"Je ne suis pas bien payée" : quand Amélie Oudéa-Castéra justifiait ses 500 000 euros annuels

"Je ne suis pas bien payée" : quand Amélie Oudéa-Castéra justifiait ses 500 000 euros annuels Épinglée par le rapport d'une commission d'enquête parlementaire sur les fédérations sportives, la ministre de l'Éducation nationale Amélie Oudéa-Castéra a opté pour une justification étonnante lors de son audition.

L'indéfendable jugement de valeurs. Mardi 23 janvier, paraîtra un rapport parlementaire sur la fédération française de tennis (FFT) dans lequel la ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse, des Sports et des JO est largement mise en cause. Ce rapport de la commission d'enquête parlementaire présidée par Béatrice Bellamy (Horizons) et consulté par Le Monde cible notamment la rémunération d'Amélie Oudéa-Castéra lorsqu'elle était à la tête du tennis français. Si cette dernière juge que le sujet reste "la passion" et "l'investissement" dans toutes les missions qui lui sont confiées, la ligne de défense adoptée pour tenter de se justifier apparaît comme relativement maladroite, notamment en ces temps d'inflation et de gronde du monde agricole dont l'une des revendications concerne le niveau des salaires.

500 00 euros annuels dont une prime de 100 000 euros

Alors que le niveau de vie médian de la population française s'élevait à 23 160 euros net annuels en France métropolitaine en 2021 selon l'Insee, la ministre touchait 500 000 euros brut par an, dont une prime de 100 000 euros sur objectif. Trop élevé ? Pas vraiment si l'on en croit les mots de la principale concernée devant la commission d'enquête parlementaire, le 16 novembre 2023 : "Si je rapporte ma rémunération actuelle à au volume d'heures que chaque semaine je m'enfourne, en bossant jours, nuits, week-ends, je ne suis pas bien payée. Ce n'est pas grave, j'ai une mission fondamentale dans un moment important pour le pays. Et je suis passionnée par ce que je fais". Elle avait également expliqué avoir divisé son salaire par trois après son départ de Carrefour (1,4 million d'euros par an).

La ministre a surtout été rappelée à l'ordre pour l'indifférence dont elle a fait en 2022. En effet, "l'inspection générale avait appelé à reconsidérer le niveau de rémunération des dix principaux cadres de la FFT". Le prédécesseur d'Amélie Oudéa-Castéra, Jean-François Vilotte touchait alors 414 325 euros annuels brut. Cette dernière n'a pas vu son salaire baisser une fois nommée, mais augmenter de plus de 86 000 euros. De quoi se questionner au sujet de la réaction et de la tentative de défense de la ministre devant la commission d'enquête parlementaire.