Macron a une idée pour ne plus être embêté par les députés

Macron a une idée pour ne plus être embêté par les députés "On va arrêter de faire des lois." Voilà ce qu'aurait déclaré le président de la République le 17 janvier dernier, en plein Conseil des ministres, révélant une volonté sérieuse de gouverner désormais le plus possible par voie réglementaire.

Une formule-choc, comme Emmanuel Macron en a le secret. Et pourtant, les observateurs politiques y verront sans doute là un tournant dans la manière de l'exécutif d'appréhender la situation. Et même, peut-être, une première conséquence des leçons tirées du psychodrame de la loi immigration qui a secoué l'exécutif fin 2023. Si le 17 janvier dernier, en Conseil des ministres, le chef de l'État aurait invité son gouvernement, non sans une certaine forme de provocation, à "arrêter de faire des lois", cela ne signifie pas pour autant que le gouvernement va abandonner l'idée de déposer des projets de loi et que plus aucun texte ne sera étudié jusqu'à la fin du quinquennat.

Non. Faute de majorité absolue à l'Assemblée nationale, le président de la République chercherait une alternative. Et celle-ci devrait donc passer par moins de projets de loi à l'Assemblée, ainsi que moins de propositions de loi de la majorité présidentielle, et, surtout, davantage de réformes par voie réglementaire. Du côté de l'entourage d'Emmanuel Macron, on se défend toutefois qu'"il ne s'agit pas de combler des difficultés liées à la majorité relative", soulignant que "tout décret ou règlement procède de la loi. On ne peut pas outrepasser la loi à travers l'usage du décret", relaie Le Parisien.

Par quoi cela va-t-il concrètement passer ? Toujours auprès du quotidien de la capitale, un cadre du MoDem met en avant la proposition de textes "plus courts", dont les objets devront être également raccourcis, mais aussi particulièrement plus précis, l'objectif étant d'éviter que les oppositions puissent suggérer des amendements jugés trop éloignés du texte de base. "Ce que le président cherche à dire, c'est qu'on a justement fait passer un très grand nombre de lois et qu'il s'agit désormais que ces lois soient totalement mises en œuvre et exécutées", pointe-t-on également dans l'entourage d'Emmanuel Macron. Ce que l'on pourrait donc traduire par : décrets et circulaires en vue ! Questionné par Le Parisien sur ce tournant, le chef des socialistes à l'Assemblée, Boris Vallaud, déplore le fait, qu'une fois de plus, le parlement va être maltraité. "Les macronistes se dispenseront du débat démocratique chaque fois qu'ils le pourront", conclue-t-il.