Bras de fer Attal-Bardella sur fond de crise des agriculteurs

Bras de fer Attal-Bardella sur fond de crise des agriculteurs Gabriel Attal et Jordan Bardella se sont vivement écharpés ce mardi 23 janvier, avec en toile de fond la crise des agriculteurs. Mais l'épreuve de force ne fait que commencer…

La colère des agriculteurs s'est invitée dans le débat politique ce mardi 23 janvier, jour des questions au gouvernement. L'occasion pour Gabriel Attal de tacler le président du Rassemblement national. Si le nouveau Premier ministre n'a épargné aucune des oppositions, évoquant notamment les "larmes de crocodile" des écologistes pour les agriculteurs, Gabriel Attal s'en est pris sans détour au Rassemblement national et à Jordan Bardella. "On ne l'a pas vu défendre les pêcheurs. Il était en vacances", a notamment lancé le Premier ministre faisant référence à l'interdiction de pêche en Gascogne mise en place fin décembre, et d'accuser : "Vous butinez de colère en colère."

Une petite heure plus tard, le président du Rassemblement national contre-attaquait sur X (ex-Twitter). "Les passagers de la voiture qui a percuté et tué une agricultrice sont des étrangers sous OQTF. Non seulement les agriculteurs subissent les difficultés et le mépris du gouvernement, mais ils subissent aussi son laxisme migratoire", a-t-il taclé, avant d'ajouter : "Le gouvernement doit rendre des comptes." Des échanges nettement moins "courtois" entre les deux jeunes hommes de 28 et 34 ans, qui figurent actuellement parmi les personnalités politiques les plus appréciées des Français, que ceux évoqués vendredi dernier par le président du Rassemblement national à la sortie de son entretien avec le Premier ministre à Matignon. "Rien ne changera, parce que l'équipe ministérielle reste la même autour de Gabriel Attal : Monsieur Darmanin, Monsieur le Maire, Monsieur Dupond-Moretti", avait toutefois tempéré Jordan Bardella, estimant également que "le cap politique restera[it] le même".

Alors que les élections européennes sont déjà dans tous les esprits, chaque sujet médiatique est désormais l'occasion de se positionner et de gagner davantage de points sur ses adversaires. Notons qu'en ce début d'année, le Rassemblement national, dont la tête de liste n'est autre que Jordan Bardella, est donné favori pour ce scrutin, avec une dizaine de points d'avance sur la liste de la majorité, d'après les instituts de sondage. Une tendance que souhaiterait bien entendu inverser l'exécutif qui, selon certains observateurs, aurait donc dégainé son arme anti-Bardella en plaçant Gabriel Attal à Matignon. Le bras de fer ne fait que commencer…