Taxe sur le gazole non routier : qu'est-ce que cet impôt qui exaspère les agriculteurs ?

Taxe sur le gazole non routier : qu'est-ce que cet impôt qui exaspère les agriculteurs ? La hausse de la taxe sur le GNR est un des motifs de la colère des agriculteurs. On vous explique.

Le gazole non routier est un carburant qui bénéficie d'une fiscalité allégée, exclusivement à destination des professionnels agréés, principalement les agriculteurs. Outre le fait qu'il est teint en rouge pour en être différencié, il s'agit du même gazole que celui qu'on peut trouver dans les stations-services. Le GNR a une taxation avantageuse afin de soulager les dépenses des agriculteurs qui l'utilisent massivement pour faire fonctionner leurs machines. C'est pourquoi la hausse de sa taxation au 1er janvier 2024 fait grincer des dents le secteur.

Le gazole non routier est taxé 24,81 centimes d'euro par litre, dont les agriculteurs peuvent se faire rembourser 18,1 centimes en fin d'année, sur présentation de justificatifs de leur consommation à l'administration. Or, en 2023, le gouvernement a dit son intention de supprimer progressivement cette détaxe, dans un effort de décarbonation de l'agriculture. Après des négociations en juin, les syndicats sont parvenus à obtenir une baisse progressive de la détaxe. Par ailleurs, le gouvernement s'est engagé à réinvestir les recettes récupérées dans la transition écologique du secteur agricole.

Les agriculteurs veulent une remise immédiate sur le gazole

Résultat, dès le 1er janvier 2024, la taxe sur le gazole non routier a augmenté de presque trois centimes par litre. Une hausse en apparence légère, mais qui prend vite de grandes proportions dans les exploitations qui consomment des milliers de litres de gazole chaque année. D'autant que le principe de la remise à la fin de l'année force les agriculteurs à faire une avance sur trésorerie importante. Ajoutons que pour répondre aux normes environnementales de plus en plus strictes, les exploitants doivent notamment réduire leur utilisation de produits phytosanitaires, ce qui entraine pour certaines cultures une utilisation plus régulière des machines agricoles.

Les agriculteurs se mobilisent donc pour une suppression de cette baisse programmée de la détaxe sur le GNR. Ils militent aussi pour une remise immédiate sur l'achat de leur carburant, en lieu et place de celle qu'ils doivent demander à la fin de chaque année. Ils espèrent obtenir des réponses de Gabriel Attal dès ce vendredi après-midi.