"Désmicardiser la France" ? Comment Gabriel Attal veut-il augmenter les bas salaires ?

"Désmicardiser la France" ? Comment Gabriel Attal veut-il augmenter les bas salaires ? Dans son discours de politique générale, le Premier ministre a estimé qu'il fallait "désmicardiser la France", promettant une réforme sur les bas salaires.

"Nous avons en France un paradoxe : nous avons un salaire minimum, un Smic, nettement supérieur à celui de nos voisins et nous en sommes fiers. Mais nous avons une part de nos travailleurs proches du Smic beaucoup plus importante que nos voisins, c'est un problème." Posant ce constat lors de son discours de politique générale à l'Assemblée nationale ce mardi 30 janvier 2024, Gabriel Attal a annoncé sa volonté de remédier à la situation, dégainant la fameuse formule : "Il faut désmicardiser la France." Concrètement, le Premier ministre souhaite une réforme sur les bas salaires, et ce, "dès le prochain projet de loi de finances", a-t-il affirmé.

Gabriel Attal a avancé l'idée d'agir pour commencer sur les branches professionnelles, alors qu'une trentaine, selon lui, à la fin de l'année 2023, continuaient encore à rémunérer certains salariés en dessous du Smic. Le Premier ministre l'a assuré, pour arriver à ses fins, il n'exclut "aucune mesure". Le chef du gouvernement souhaite également l'évolution de notre système, qui, d'après lui, "nous a conduits, depuis des décennies, à concentrer nos aides, nos exonérations, au niveau du Smic". Pour illustrer son propos, Gabriel Attal a évoqué l'exemple d'un employeur qui souhaiterait augmenter de 100 euros son salarié au Smic. Alors que le patron devra débourser 238 euros de plus, l'employé perdra, lui, "39 euros de prime d'activité, verra sa CSG et ses cotisations sociales augmenter de 26 euros et pourrait payer l'impôt sur le revenu". Pour le Premier ministre, le système est aujourd'hui tel que ni l'employeur ni le salarié n'ont intérêt à augmenter ce smic. C'est donc tout le système qu'il appelle à réformer.