François Bayrou ministre de l'Education nationale ? "Ça aurait de la gueule"
"Ça aurait de la gueule, et ce serait un moyen pratique de sortir Oudéa". Cette confidence d'un député MoDem au média Politico a des allures de conjuration, ou de prière, tant les tracas de l'actuelle ministre de l'Education nationale créent de l'embarras dans la majorité. Il faut dire que depuis quelques jours, l'hypothèse d'un remplacement d'Amélie Oudéa-Castéra, empêtrée dans des polémiques qui la rendent inaudible, circule.
Celle-ci peut compter sur le soutien du chef de l'Etat, qui multiplient les gestes d'attention à son égard, comme le rapporte Le Parisien. Mais Emmanuel Macron sait qu'en politique l'équation ne se limite pas aux paramètres personnels : si les réformes souhaitées pour l'Education nationales ne peuvent plus être portées sans déclencher des vagues d'indignations, la réponse passera par du changement à la tête du ministère. Les membres du gouvernement "défendent encore Amélie Oudéa-Castéra par principe, parce que sans ça, elle est morte. Mais ça n'empêche pas de cogiter sur un plan B…", soufflait mercredi un conseiller du président de la République à Politico. Et ce dernier évoquait lui-aussi le nom de François Bayrou.
En coulisses, donc, le scénario du retour au gouvernement du faiseur de roi de 2017 est évoqué. "A condition, bien sûr, d'être nommé ministre d'Etat, histoire de ne pas être sous la coupe de Gabriel Attal, dont il a combattu la nomination", écrit tout de même Politico, bien informé des susceptibilités et des jeux de pouvoirs. S'il faut changer les pièces maitresses, en tout cas, il faudra profiter de la bonne fenêtre de tir : l'annonce de la composition complète du gouvernement s'y prête, elle devrait intervenir rapidement. Autre impératif : attendre la décision de justice concernant le président du MoDem, lundi prochain. Une condamnation exclurait de fait un retour au premier plan.