Nouveau revers pour Oudéa-Castera : le recteur de l'académie de Paris dénonce sa politique et démissionne

Nouveau revers pour Oudéa-Castera : le recteur de l'académie de Paris dénonce sa politique et démissionne Après la suspension de son projet de réforme des classes préparatoires destiné à introduire davantage de mixité sociale par le ministère de l'Education, le recteur de l'académie de Paris, Christophe Kerrero, a présenté sa démission.

Une décision qualifiée de rarissime par le quotidien Le Monde. La démission du recteur de Paris, considéré comme l'un des plus hauts cadres de l'éducation nationale, est un nouveau revers pour Amélie Oudéa-Castéra. Dans une lettre qu'il a partagée sur X, Christophe Kerrero explique le désaccord avec la ministre qui l'a poussé à abdiquer. "Je quitte aujourd'hui mes fonctions de recteur de l'académie de Paris, quand notre école est en proie au doute et que la situation exige pourtant une mobilisation de chacun de ses acteurs", a-t-il écrit.

Deux jours plus tôt, le ministère de l'Éducation suspendait son projet de réforme des classes préparatoires visant à fermer plusieurs classes préparatoires à la rentrée 2024. Le recteur voulait ensuite remplacer ces classes par trois autres à vocation "plus sociale", dont l'une au lycée Henri-IV pour introduire davantage de mixité sociale. "La reproduction sociale caractérise encore beaucoup trop notre système éducatif. Paris en est un exemple, certains diront un miroir grossissant", a justifié l'ancien recteur dans sa lettre. 

Un nouvel affront à la ministre Oudéa-Castéra qui estime être devenue le "symbole d'une caste privilégiée à combattre". "Je prends acte de la démission de Christophe Kerrero qui a tant fait pour l'école et la réussite de tous les élèves", a partagé sur ses réseaux la ministre avant de saluer son engagement en faveur de la mixité sociale que "nous poursuivrons, comme je m'y suis engagée". Selon l'entourage d'Amélie Oudéa-Castera, la ministre "assume son choix de lancer un moratoire sur ces fermetures" pour "soutenir ainsi plus fortement encore le projet social du rectorat et l'offre existante".

Depuis sa nomination le 11 janvier, la ministre enchaîne les polémiques notamment en justifiant le choix de l'école privée pour ses enfants au mépris des enseignants de l'école publique ou après les révélations de Mediapart concernant le système dont son fils aîné a bénéficié pour entrer dans une des prestigieuses classes préparatoires de Stanislas. Enfin, jeudi 1er février, elle a fait face à une première grève nationale des instituteurs. Et alors que la deuxième partie du gouvernement de Gabriel Attal devrait être annoncée d'ici une semaine, François Bayrou serait pressenti pour reprendre l'immense portefeuille confié à Amélie Oudéa-Castéra, selon certains parlementaires partage Politico.