Quand Bayrou critiquait Attal et déplorait le choix de Macron

Quand Bayrou critiquait Attal et déplorait le choix de Macron Avant de devenir Premier ministre, François Bayrou avait refusé de rejoindre le gouvernement de Gabriel Attal. Son refus avait provoqué une déflagration au sein de la majorité.

Avant d'être nommé Premier ministre ce vendredi 13 décembre, François Bayrou a régulièrement revendiqué "une différence d'approche sur la méthode" de gouvernement et "une absence d'accord profond sur la politique à suivre" avec les exécutifs formés sous Emmanuel Macron. Il faut dire qu'avant sa nomination en cette fin d'année, l'homme a plusieurs fois espéré former son propre gouvernement mais a toujours été laissé aux portes de Matignon et devancé par d'autres, comme Gabriel Attal en janvier 2024.

Les déceptions de ne pas être nommé à la tête du gouvernement, mêlées aux désaccords avec les Premiers ministres successifs ont parfois fait naître des étincelles au sein du bloc présidentiel. La formation du gouvernement Attal a été un de ces moments. François Bayrou avait fait des pieds et des mains pour empêcher l'arrivée de Gabriel Attal à Matignon. Il expliquait son opposition au choix d'Emmanuel Macron par son désaccord avec l'exécutif sur "la question d'identification sur ce qui mérite le plus de soin et d'engagement dans le pays". Les politiques et mesures prises par le gouvernement n'étaient pas les bonnes priorités de l'avis du président du MoDem. Il aurait désormais lui-même la charge de définir les priorités et une méthode dans un contexte encore plus délicat et alors l'objectif de trouver des compromis avec des forces irréconciliables : la droite, le bloc central et la gauche

Les prémisses d'une rupture entre MoDem et Macronie

L'opposition avait été telle que François Bayrou avait claqué la porte du gouvernement Attal avant que celle-ci ne s'ouvre. Un refus de rejoindre le nouveau gouvernement qui avait exacerbé des tensions d'ores et déjà présentes entre l'ancien et le nouveau Premier ministre. Le président du MoDem avait même évoqué une "différence d'approche" avec Gabriel Attal pour justifier son refus. Ce désaccord entre deux proches d'Emmanuel Macron donnait l'impression d'un début de rupture dans l'alliance entre les centristes du MoDem et le camp présidentiel.

Si l'épisode avait eu l'effet d'une onde de choc au sein de la sphère politique macroniste, les deux hommes avaient choisi de minimiser les faits et de donner le change. Les jours suivants, Gabriel Attal avait assuré le pays de son "admiration sincère" pour François Bayrou. Sur France 2, il réfutait tout "incident" avec le partenaire des macronistes, reconnaissant simplement un "désaccord sur une partie de la ligne" avec celui qu'il désignait malgré tout comme un "pilier de la politique française". De son côté, François Bayrou avait rassuré son camp en disant rester un "membre a part entière de la majorité". Un membre de la majorité certes, mais avec ses idées. N'en déplaise à Emmanuel Macron et d'autres. Depuis si les tensions persistent, consigne est de donner le change. La preuve, ce vendredi Gabriel Attal n'a pas hésité a salué le choix d'Emmanuel Macron de nommer François Bayrou Premier ministre : "Il a les qualités pour défendre l'intérêt général et construire l'indispensable stabilité que les Français attendent", a-t-il écrit sur X.