Mélenchon ne digère pas l'appel du pied d'une élue écolo au MoDem

Mélenchon ne digère pas l'appel du pied d'une élue écolo au MoDem Alors qu'une députée écologiste a tendu la main au MoDem pour que le parti rejoigne l'opposition, Jean-Luc Mélenchon assure que "jamais" la gauche ne s'alliera avec les centristes.

La sortie de François Bayrou et sa réception par les élus du MoDem sont-elles une ouverture pour les forces de l'opposition ? Avec les alliés du parti centriste en moins, la majorité présidentielle serait encore plus relative qu'elle ne l'est déjà et cela pourrait compliquer le vote de projets de loi à l'Assemblée nationale. "Bienvenue au MoDem dans l'opposition" ont ainsi ironisé le socialiste Boris Vallaud hier soir et le député LR Olivier Marleix dans la matinale de franceinfo ce jeudi.

Mais malgré l'accueil, le président du MoDem a rappelé que son parti reste un "membre à part entière de la majorité", même après avoir pointé l'absence "d'accord profond sur la politique à suivre" et une "démarche d'humiliation" de la part de l'exécutif. Cette dernière expression n'est pas tombée dans l'oreille d'une sourde et la présidente du groupe écologiste à l'Assemblée national, Cyrielle Chatelain, a glissé à l'attention des centristes que "personnellement, si le chef de [son] parti parlait d'humiliation, [elle] en tirer[ait] les conséquences politiques".

L'opposition tend la main au MoDem, mais pas Mélenchon

Parmi les conséquences sous-entendues par l'élue écologiste, celles de voter en âme et conscience avec ses idées y compris quand cela signifie voter avec la gauche. "Je pense qu'il y a des sujets sur lesquels on peut les aider à mettre du poids" a jugé Cyrielle Chatelain, au micro de Public Sénat, ce jeudi 8 février. "Je leur dit : si ça balance à droite, venez rééquilibrer. On a 150 députés de gauche", a-t-elle ajouté en référence au "déséquilibre politique" dénoncé par François Bayrou. Citant différents sujets comme le ferroviaire, les collectivités territoriales, le logement et "les questions démocratiques, l'élue de l'Isère analyse : "On n'est pas d'accord, on n'a pas le même projet de société, ils sont rentrés dans une majorité dans laquelle on n'est pas rentrés. mais il y a des sujets sur lesquels (...) je suis sûre qu'on peut trouver un point d'entente."

Mais les accords entre le MoDem et la gauche sur certains textes imaginés par l'écologiste, ne sont pas envisageables pour Jean-Luc Mélenchon, fondateur de La France insoumise. L'ex-candidat à la présidentielle l'a d'ailleurs fait savoir sur X : "L'union populaire est impossible avec le Modem qui défend des positions contre les revendications sociales et siège dans la majorité macroniste." L'insoumis a bien insisté assurant que "jamais" la gauche et le MoDem ne voteront ensemble et préférant voir dans les mots de la députée "seulement un petit coup de com".

N'en déplaise à Jean-Luc Mélenchon, Cyrielle Chatelain assume sa main tendue au MoDem rappelant certaines positions communes avec le parti centriste sur la taxation des superdividendes ou la proportionnelle. "Mon objectif : inscrire nos solutions de gauche radicale et écologistes dans la loi" rappelle-t-elle à l'insoumis qui campe ses positions. S'il concède préférer avoir des voix en plus, même celles du MoDem, avec la gauche plutôt qu'avec la majorité, il souligne d'anciennes positions des centristes contre la gauche. Les deux camps lui semblent irréconcilibales.