Qui sont les 23 résistants du groupe Manouchian ?

Qui sont les 23 résistants du groupe Manouchian ? Si, dans les faits, seuls Missak Manouchian et sa femme Mélinée entrent au Panthéon mercredi 21 février, avec eux, c'est un peu les 22 autres résistants du groupe, et plus généralement la résistance étrangère, qui sont célébrés.

Juifs, Espagnols, Hongrois, Polonais, Italiens, Roumaine, Arméniens, communistes, antifascistes... Aux côtés de Missak Manouchian, panthéonisé ce mercredi 21 février 2024, quatre-vingts ans jour pour jour après son exécution, ils étaient pas moins de 22 résistants à avoir été traqués puis arrêtés par les brigades spéciales de la police française pour avoir défié l'occupant nazi. Parmi les 23 accusés, une seule femme : Olga Bancic, née en 1912 à Kichinev, en Roumanie, dans une famille juive. Les nazis ayant pour règle de ne pas exécuter de femmes en France, rappelle L'Humanité, elle sera transférée en Allemagne et guillotinée le 10 mai 1944, date de son anniversaire, à Stuttgart. Elle n'a été reconnue "Morte pour la France" que tardivement, le 14 décembre 2011.

Les 22 autres accusés viennent d'un peu partout en Europe. Par ailleurs, la plupart sont jeunes, voire très jeunes lors de leur exécution. Si Celestino Alfonso, Jonas Geduldig et Spartaco Fontanot ont moins de 30 ans, Thomas Elek, Georges Cloarec, Rino Della Negra, Maurice Fingercweig, Léon Goldberg, Robert Witchitz et Roger Rouxel n'ont même pas 20 ans.

Ceux qui étaient sur l'"Affiche rouge"

Dix d'entre eux figurent sur la désormais célèbre "Affiche rouge", une affiche de propagande dont l'objectif était de discréditer la résistance française. Elle aura finalement eu l'effet inverse. Dessus, on retrouve Manouchian, décrit comme un Arménien, chef de la bande. Mais aussi : Celestino Alfonso, un Espagnol communiste de 27 ans reconnu "Mort pour la France" le 14 mai 1945, Spartaco Fontanot, un communiste italien de 21 ans reconnu "Mort pour la France" le 29 août 1946, Marcel Rajman (20 ans, reconnu "Mort pour la France" le 17 avril 1972), Szlama Grzywacz (34 ans, reconnu "Mort pour la France" que le 18 février 2023), Wolf Wasjbrot (19 ans, reconnu "Mort pour la France" le 26 février 1956) et Maurice Fingercweig (19 ans, reconnu "Mort pour la France" le 10 juin 1971), qui étaient quatre juifs polonais, Thomas Elek (19 ans, reconnu "Mort pour la France" le 13 avril 1947), Robert Witchitz (19 ans, reconnu "Mort pour la France" le 22 février 1946) et Joseph Boczor (38 ans, reconnu "Mort pour la France" le 17 avril 1972), qui étaient, quant à eux, trois juifs hongrois.

Ceux qui n'étaient pas sur l'"Affiche rouge"

Il y a aussi le Français Georges Cloarec, 19 ans, entré dans les FTP faute d'avoir pu rejoindre la France libre à Londres. Il a également été reconnu "Mort pour la France". Jonas Geduldig, un juif polonais de 26 ans, reconnu "Mort pour la France" le 17 avril 1972. Emeric Glasz, un Hongrois de 41 ans pour qui la "vie ne vaut rien sans liberté". Il a été reconnu "Mort pour la France" le 3 août 1971. Lajb (Léon) Goldberg, un juif polonais qui avait échappé à la rafle du Vel' d'Hiv' contrairement au reste de sa famille. Il est exécuté au Mont Valérien à l'âge de 20 ans, et a été reconnu "Mort pour la France" le 15 février 1949. Stanislas Kubacki, un militant communiste polonais de 36 ans, reconnu "Mort pour la France" le 28 novembre 1945. 

Cesare Luccarini, un antifasciste italien de 22 ans, reconnu "Mort pour la France" le 18 avril 1946. Armenak Arpen Manoukian, un communiste arménien de 44 ans, reconnu "Mort pour la France" le 18 septembre 1972. Le Français Roger Rouxel, 19 ans, reconnu "Mort pour la France" le 14 décembre 1945. L'Italien Antoine Salvadori, 24 ans et reconnu "Mort pour la France" le 18 décembre 1945. Salomon Schapiro, un juif polonais de 34 ans, reconnu "Mort pour la France" le 28 juin 1971. Amedeo Usseglio, un communiste italien, de 33 ans, reconnu "Mort pour la France" le 22 juin 2005. Enfin, on compte également parmi eux l'Italien Rino Della Negra, un jeune footballeur de 19 ans que tout semblait prédestiner à une carrière dans le monde du ballon rond avant sa convocation au STO, son refus et son choix de prendre les armes. Il a été reconnu "Mort pour la France" le 24 novembre 1950.