Edouard Philippe tacle le gouvernement, la machine pour 2027 est lancée

Edouard Philippe tacle le gouvernement, la machine pour 2027 est lancée Edouard Philippe a commenté les choix du gouvernement en matière de gestion de la dette publique. Une façon de se placer pour l'élection présidentielle 2027 ?

Edouard Philippe, ancien Premier ministre et chef de file d'Horizons, a pris la parole sur les mesures mises en place actuellement par le gouvernement. Dans un entretien à Opinion publié le 26 février 2024, il a notamment commenté l'annonce de Bruno Le Maire de faire dix milliards d'euros d'économies supplémentaires pour pallier le ralentissement de la croissance dont la prévision a été revue à la baisse (1,4% à 1%). L'ancien Premier ministre a dans un premier temps salué cette décision : "C'était nécessaire (...) Le gouvernement a choisi à juste titre de ne pas augmenter les impôts". Toutefois, le maire du Havre a jugé cette somme insuffisante au vu du déficit public qui s'est creusé de plus de "50 milliards" entre 2020, quand il était Premier ministre, et aujourd'hui.

Il a ainsi remis en avant ce qu'il avait fait en tant que Premier ministre : "Mon passage à Matignon a été marqué par une maîtrise historique de la dépense publique avec la présentation d'un budget 2020, avant Covid, affichant le plus faible déficit public depuis 2001". Edouard Philippe a alors appelé à revenir aux fondamentaux de l'arrivée d'Emmanuel Macron à la présidence : "En 2017, le président de la République disait beaucoup, et j'étais  d'accord, que, quitte à dépenser, il fallait réformer massivement. Aujourd'hui, le problème, c'est qu'on ne réforme pas grand-chose". 

Edouard Philippe a alors incité à considérer la dette publique comme "une obsession politique" : "Les Français peuvent avoir l'impression que, au fond, nous n'aurons jamais à rembourser la dette. C'est une idée très dangereuse"La dette devrait ainsi rester au centre des préoccupations premières du gouvernement malgré les différentes crises : "Quand on est aux responsabilités, on est tenté de répondre d'abord aux urgences, et je peux le comprendre. De s'attaquer d'abord aux crises qui se voient. Mais ce qui est urgent n'est pas toujours le plus important".

2027 déjà en ligne de vue

Ces petites phrases n'ont bien sûr rien d'anodin. Un allié de la majorité qui se permet de critiquer le gouvernement ? Voilà qui acte le fait qu'Edouard Philippe s'affirme, et prend ses distances avec le pouvoir actuel, en vue de l'élection présidentielle 2027. Le président d'Horizons fait, en effet, partie des candidats pressentis pour prendre la succession d'Emmanuel Macron. Il tendrait ainsi à se différencier du chef de l'Etat, regrettant ses méthodes pour régler certains problèmes : "Il faut commencer à se guérir de la tentation de tout résoudre à coup de chèques à plusieurs centaines de millions d'euros, voire milliards d'euros, dès qu'un problème survient", a-t-il assuré. 

Edouard Philippe a affirmé vouloir "reprendre le travail de transformations de l'Etat" et "renoncer à des actions inutiles ou inefficaces". Sa conclusion laisse peu de place au doute : "On peut gagner une élection en disant la vérité, y compris quand elle est difficile à entendre. C'est une chose que les Français savent reconnaître".