Des soldats français en Ukraine ? Attal défend Macron, Biden réagit

Des soldats français en Ukraine ? Attal défend Macron, Biden réagit Lundi soir, Emmanuel Macron a haussé le ton. Deux ans après le début de la guerre en Ukraine, le président français a affirmé ne pas "exclure l'envoi de troupes au sol".

"Il n'y a pas de consensus aujourd'hui pour envoyer de manière officielle, assumée et endossée des troupes au sol. Mais en dynamique, rien ne doit être exclu", a déclaré lundi soir Emmanuel Macron à l'issue d'une conférence internationale de soutien à l'Ukraine qui se tenait à Paris. Et le chef de l'État français de renchérir : "Nous ferons tout ce qu'il faut pour que la Russie ne puisse pas gagner cette guerre." Deux ans après le début de la guerre en Ukraine, cette annonce a marqué un net virage dans la position de la France, et avec de l'Occident, sur le conflit. Jusque-là, il n'avait jamais été question d'intervenir en envoyant des troupes. 

Des propos qui ont cependant suscité de vives réactions de la part des politiques français, mais aussi occidentaux. Dans la foulée, Londres, Madrid, Berlin, Stockholm, ou encore Rome ont rapidement pris leurs distances. Un choix qui n'a toutefois pas semblé remettre en question la position de Paris. Sur les ondes de RTL, mardi matin, le Premier ministre, Gabriel Attal, a affirmé qu'"on ne peut rien exclure dans une guerre qui agit au cœur de l'Europe et aux portes de l'Union européenne". Et le locataire de Matignon d'ajouter : "On ne peut pas accepter qu'un pays autoritaire puisse prendre le contrôle d'un pays démocratique par la force."

"Les États-Unis n'enverront pas de soldats combattre en Ukraine"

Plus tard dans la journée, Gabriel Attal a de nouveau maintenu cette position alors que Marine Le Pen l'attaquait frontalement à l'Assemblée nationale. Tandis que l'ex-candidate du Rassemblement national à la présidentielle 2022 estimait dans l'hémicycle qu'"Emmanuel Macron a franchi une étape supplémentaire vers la cobelligérance", le Premier ministre a rétorqué que "si nous acceptons, si nous nous résignons, si nous détournons le regard, personne ne sait où la Russie s'arrêtera". Des propos néanmoins tempérés par le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères. "Certaines de ces actions [de soutien à l'Ukraine que les Occidentaux devraient envisager ndlr.] pourraient nécessiter une présence sur le territoire ukrainien sans franchir le seuil de belligérance", a déclaré à l'Assemblée nationale Stéphane Séjourné.

En fin de journée, alors que la tension était toujours palpable dans l'Hexagone, le président des États-Unis, Joe Biden, a à son tour réagi aux propos d'Emmanuel Macron, excluant d'emblée tout envoi de troupes américaines en Ukraine. "Le président Biden a été clair sur le fait que les États-Unis n'enverront pas de soldats combattre en Ukraine", a ainsi déclaré la porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain, ajoutant que l'appui des Américains se limitera à l'aide militaire bloquée par le Congrès.