Bruno Le Maire "veut que le gouvernement soit renversé", selon un proche d'Emmanuel Macron

Bruno Le Maire "veut que le gouvernement soit renversé", selon un proche d'Emmanuel Macron Alors que Bercy va présenter les grandes lignes du programme de stabilité en France, la tension monte d'un cran entre Bruno Le Maire et Emmanuel Macron.

Ce mercredi, Bercy va présenter les grandes lignes du programme de stabilité en France qui sera examiné dans une semaine en Conseil des ministres. L'Insee a récemment révélé que le déficit public français était à hauteur de 5,5% du PIB en 2023, bien au-dessus des 4,9% espérés par le gouvernement. Et l'exécutif devrait tabler sur 5,1% en 2024... Suite à ces difficultés, Bercy multiplie les annonces. Et cherche à dessiner la nouvelle trajectoire budgétaire pour la fin du quinquennat d'Emmanuel Macron.

Ce lundi 8 avril, le ministre de l'Economie s'est rendu à l'Elysée pour un tête à tête avec le président. Toutefois, les perceptions des deux hommes divergent : Bruno Le Maire voudrait prévoir une loi de finances rectificative, qui permet de modifier en cours d'année les dispositions de la loi de finances initiale, alors qu'Emmanuel Macron refuse, pour éviter d'affoler les Français sur l'état des finances publiques. 

Ce désaccord et ce contexte de crise provoquent des tensions entre Emmanuel Macron et Bruno Le Maire. La méthode du ministre de l'Economie est jugée "individualiste et maladroite" et les recadrages s'enchainent. "Bruno, ça fait quand même sept ans que tu es là !", avait notamment lancé le président en pleine réunion de travail, pour mettre en avant la responsabilité du ministre sur l'état actuel des comptes publics, selon Le Figaro

Bruno Le Maire sur le départ ?

Selon Europe 1, un proche du chef d'État a même remis en question les réelles intentions de Bruno Le Maire : "Sous couvert de vouloir l'éviter, il cherche en réalité la motion de censure pour que le gouvernement soit renversé", indique ce conseiller. Le texte budgétaire pour un projet de loi de finances rectificative souhaité par le ministre entrainerait probablement un nouveau recours au 49.3 pour être adopté, exposant au risque d'une motion de censure, que les députés LR sont prêts à voter. Selon cette source toujours, deux hypothèses se dégagent sur le comportement de Bruno Le Maire : "Soit il veut quitter le gouvernement pour des raisons politiques sans se voir attribuer l'échec de la gestion des finances publiques, soit il veut se positionner pour prendre la place de Gabriel Attal". Le ministre pourrait ainsi chercher à anticiper son départ en vue de préparer une potentielle candidature à la présidentielle.

Même son de cloche à Matignon. Selon Le Point, un conseiller de l'exécutif s'est exaspéré des actions du ministre : "On n'est pas la Grèce, cessons de nous autoflageller. A cause de lui, on ne parle que du sujet des finances publiques, qui monopolise le débat ! Et ça hystérise le Parlement". Si les divergences ne sont pas niées à Bercy, il est rappelé que Bruno Le Maire "est un homme d'Etat qui ne va pas quitter le gouvernement à deux mois des européennes".