"Si vous dites aux gens que c'est foutu..." : Macron y va fort et appelle au sursaut avant les Européennes

"Si vous dites aux gens que c'est foutu..." : Macron y va fort et appelle au sursaut avant les Européennes Emmanuel Macron s'est longuement entretenu avec le journal The Economist, jeudi 2 mai 2024. Il met en garde contre la montée de l'extrême droite, à un mois des élections européennes.

Dans un entretien accordé au journal britannique The Economist, publié jeudi 2 mai, le chef de l'Etat a fait part de ses craintes concernant "les nationalistes" en Europe, à un mois des élections européennes.  "La meilleure façon de construire ensemble, c'est d'avoir le moins de nationalistes possible", estime-t-il, craignant un "esprit de défaite" en France comme en Europe. Selon lui, certaines personnes ne se "battent plus" et se sont habituées à la montée du nationalisme.

Dans les colonnes du journal, le président pose la comparaison avec Eros contre Thanatos.  "Si Thanatos a davantage faim, c'est la mort qui gagne. Si les Européens sont du côté d'Eros, c'est le seul moyen d'y arriver. N'ayez pas peur, soyez audacieux. Regardez, il y a des grandes choses à faire", défend-il. Le chef de l'Etat prend ensuite l'exemple du Brexit, estimant que les nationalistes européens étaient des "Brexiters cachés". "C'est comme si on était en train de dire ce n'est pas grave de confier la banque à des braqueurs", défend-il. Selon lui, les nationalistes prendraient l'Europe en otage. "Si vous confiez les clés à des gens qui pensent comme eux, il n'y a aucune raison que l'Europe devienne une grande puissance. Aucune", alerte Emmanuel Macron. 

"Réveillez-vous" !

Une prise de parole alors que lors du dernier sondage Ipsos paru ce lundi 29 avril, Renaissance totalise 17% des intentions de vote, contre 32% pour le Rassemblement national. "Donc je dis aux Européens : "Réveillez-vous !", poursuit le président. Selon lui, le Rassemblement national ment aux Français. Emmanuel Macron prend pour exemple la situation des agriculteurs et de la Politique agricole commune (la PAC) : "Le Rassemblement national, il ne vote pas la politique agricole commune. Or, la ferme d'Europe qui touche le plus de pac, c'est la France. Ils ne votent pas, mais ils disent aux agriculteurs qu'avec eux, ça ira beaucoup mieux, qu'ils débarrasseront les agriculteurs de toutes les règles. C'est vrai. Mais les 9 milliards et demi de financement, ils iront les chercher où ? Ils ne l'expliquent pas", déplore-t-il. 

Le président reste néanmoins optimiste. "Je suis toujours optimiste (...) Mais je crois profondément, même si j'ai sans doute vieilli, que je n'ai pas perdu mon enthousiasme et ma volonté de fer. Et quand je vous dis que c'est la question d'Eros, c'est vraiment ça, C'est à dire l'envie d'avoir envie. Si vous dites aux gens c'est foutu, c'est déjà foutu. Ils ont déjà perdu", explique Emmanuel Macron.