Carole Delga Première ministre, est-ce vraiment possible ?
Très présente dans les médias ces derniers temps, la présidente PS de la région Occitanie Carole Delga fait figure d'outsider à gauche dans la course à Matignon. Cette dernière ne s'est jamais vraiment positionnée pour le poste s'il venait à lui être proposé. "Elle n'est pas à vendre" avait-elle même déclaré en mai 2022 au micro de RTL, affirmant qu'elle refuserait d'être ministre du gouvernement Borne si on lui proposait. En cause ? Le projet de réforme des retraites d'Emmanuel Macron, "je ne l'approuve pas" expliquait-elle. Les temps ont ils changé en deux ans ?
Présidente des Régions de France depuis 2021
Maire de Martres-Tolosane (Haute-Garonne) de 2008 à 2014, vice-présidente du conseil régional de Midi-Pyrénées pendant deux ans, puis Secrétaire d'Etat chargée du Commerce, de l'Artisanat, de la Consommation et de l'Economie sociale et solidaire au sein des gouvernements Valls I et ll, c'est en 2015 que Carole Delga est élue comme députée de la 8e circonscription de la Haute-Garonne. Un mandat de deux ans qui la mènera jusqu'à son poste actuel de présidente du Conseil régional d'Occitanie. En place depuis plus de 8 ans, Carole Delga est en parallèle la présidente des Régions de France depuis le 9 juillet 2021, elle succède à Renaud Muselier.
Carole Delga apporte son soutien à Olivier Faure (PS)
L'expérience du terrain, Carole Delga l'a sans aucun doute. En revanche, pas de trace d'une candidature à Matignon. Le présidente de la région Occitanie s'est dernièrement davantage efforcée de soutenir un profil qui ne fait pas de vague à gauche, celle du premier secrétaire du PS, Olivier Faure : "Il est logique que quand on doit bâtir une majorité une coalition, ce soit le parti central qui propose le Premier ministre. La coalition va se bâtir autour des socialistes" affirme-t-elle ce mercredi 10 juillet 2024 sur TF1. À l'inverse, pour elle, la possibilité d'un Premier ministre de droite apparaît comme une utopie, les propositions d'Edouard Philippe "sont irréalistes comme celles de certains insoumis qui disent "nous allons appliquer le programme du NFP" (...) nous avons besoin d'élargir notre socle pour avoir une majorité" explique-t-elle.
Des "alliés communistes, écologistes et insoumis" ne sont pas exclus
Dans une interview accordée au Point, Carole Delga jugeait la question autour de sa potentielle candidature à Matignon comme "prématurée" le 14 juin dernier. "Mais je le redis : ce ne sera pas Jean-Luc Mélenchon. Par ses propos sur Gaza, sur l'antisémitisme, il s'est totalement discrédité" juge-t-elle. Toujours dans une logique de dynamique électorale et de collectif, elle estime le vote des Français comme un "message envoyé", ces derniers souhaiteraient "un gouvernement avec une majorité de gauche", mais cette "majorité, elle ne se décrète pas, elle se construit" indique-t-elle auprès de l'AFP.
Dans l'idéal, Carole Delga imagine un bloc de gauche avec des "alliés communistes et écologistes, les Insoumis qui sont dans une logique de positif, une logique de construction et également une partie de Renaissance" confie-t-elle à l'AFP. "Plusieurs socialiste et aussi d'autres élus de gauche qui sont réalistes" pourraient en fait partie. En somme, "il faut savoir se dépasser" dit-elle. Alors que "la France est au bord du précipice", elle met l'accent sur "des points intangibles" dans ce nouveau gouvernement et concernant son programme : "l'abrogation de la réforme des retraites" et "l'investissement dans les services publics" en feront partie et seront même deux des piliers de la potentielle nouvelle aventure de la gauche.