Manifestations du 18 juillet : où sont les mobilisations à Paris et en France ? La carte
Le chef de l'Etat se donne du temps et a choisi de conserver le gouvernement actuel pour "gérer les affaires courantes". Autre choix, celui de ne pas respecter la Constitution, en laissant les ministres démissionnaires devenir députés de plein exercice. Cette situation saugrenue, qui peut donner l'impression que les résultats des élections législatives ne font bouger aucune ligne au sommet de l'Etat, fait régir l'opposition, mais aussi des organisations syndicales et politiques.
C'est d'ailleurs pour pousser Emmanuel Macron à nommer un gouvernement du Nouveau Front populaire, arrivé en tête du scrutin le 7 juillet dernier, que la CGT appelle à la manifestation ce jeudi 18 juillet. "On estime qu'il est temps que le président de la République prenne acte du résultat des urnes et qu'il respecte le vote des Français", estime Thierry Nier, secrétaire général de la CGT Cheminots, à l'origine de l'appel à la mobilisation.
"On est à un moment crucial et on sait qu'il y a un certain nombre de tentations, notamment par Emmanuel Macron de faire comme si le vote n'avait pas eu lieu et d'avoir un gouvernement technique qui s'inscrit dans le prolongement de sa politique", explique la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, à quelques heures des premiers rassemblement sur BFMTV, le 18 juillet. Selon elle, deux messages ont été passés par les Français : celui d'un "barrage à l'extrême droite" et celui d'une "sanction en direction d'Emmanuel Macron avec une exigence de changement de politique sociale".
Avec les manifestations du 18 juillet, la CGT milite pour que le futur gouvernement acte du "changement dans les politiques économiques et sociales" en abrogeant la réforme des retraites, en augmentant les salaires et en investissant dans les services publics, entre autres. Mais le syndicat prend aussi parti sur l'orientation politique de l'exécutif : il veut qu'un "gouvernement issu du Nouveau Front populaire" soit nommé et exige d'Emmanuel Macron qu'il choisisse le Premier ministre proposé par la gauche.
Source : CGT. Retrouvez pus d'informations sur les appels à manifester sur www.cgt.fr.
Une manifestation devant l'Assemblée nationale à Paris
La CGT soutient l'initiative de la CGT Cheminots qui a la première appelé les Français et les Françaises à se réunir le 18 juillet à 12h près de l'Assemblée nationale à Paris et à proximité des préfectures pour ceux ne vivant pas à Paris. L'objectif est clair : "mettre l'Assemblée nationale sous pression populaire" peut-on lire dans un communiqué du 15 juillet. Le syndicat a d'ailleurs choisi la date du 18 juillet pour renforcer sa mobilisation, car ce jeudi les députés élisent le président de l'Assemblée nationale.
Des dizaines de manifestation dans toute la France
En plus de Paris, des manifestations s'organisent un peu partout en France, à l'initiative des syndicats, des associations mais également des partis politiques. "80 rassemblements sont prévus le 18 juillet dans le cadre de l'appel de la fédération des cheminots", indique la CGT. À Brest et à Quimper, plusieurs syndicats et le PCF appellent à manifester, tout comme à Saint-Etienne ou encore à Nice et Marseille. Les syndicats l'Union Etudiante et l'Union syndicale lycéenne appellent eux aussi à un rassemblement "contre le coup de force présidentiel". Déjà dimanche 14 juillet, la Fête nationale était marquée par plusieurs rassemblements, comme à Paris et à Lyon.
L'intersyndicale CGT, FSU, FO et Solidaires de Loire-Atlantique appelle à la mobilisation le jeudi 18 juillet devant la préfecture de Nantes à 18 heures. "Nos organisations, par un nouveau rassemblement ce jeudi 18 juillet à 18 h devant la préfecture à Nantes, entendent faire pression populaire ", indique la CGT Loire-Atlantique face à un Emmanuel Macron qui "nie le rapport de force à l'Assemblée nationale issue du vote".
La fronde contre la "stratégie du chaos"
"Le président doit cesser cette stratégie du chaos et nommer enfin un gouvernement qui entende nos exigences sociales." a également déclaré Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, présente au festival d'Avignon le 13 juillet, alors que 200 personnes manifestaient contre l'extrême droite. Dans le même temps, la CGT des mines et de l'énergie a invité à se rapprocher de ces "mobilisations populaires".
La CGT spectacle a, elle aussi, appelé à rejoindre les rassemblements qui s'organisent partout en France, le 18 juillet, "le sursaut populaire et citoyen ne doit pas s'arrêter mais au contraire se prolonger dans ces manifestations !", peut-on lire sur X.