NFP à Matignon : "Dites-le que vous ne voulez pas y aller !" Le coup de gueule de Ruffin
Libéré de toute allégeance politique, François Ruffin ne mâche pas ses mots. Alors que les conversations s'enlisent depuis deux semaines entre socialistes, insoumis, écologistes et communistes pour proposer un nom de Premier ministre, le député de la Somme lâche sa colère. Dans une vidéo publiée ce dimanche sur X, il répond à une électrice de gauche, qui lui a envoyé par courrier les débris de sa carte d'électeurs déchirée, affirmant qu'elle ne "voterait plus jamais".
"On sort des élections européennes, les macronistes ont perdu, on a quand même Van der Leyen à la tête de la commission. On sort des législatives, les macronistes ont perdu et on a quand même Braun-Pivet au perchoir", remarque François Ruffin. Avant de tourner ses attaques contre ses collègues du Nouveau Front Populaire : "Maintenant, c'est vrai que la gauche... quelle nullité, quoi ! Ça recommence ! Ils ont été nuls pendant deux ans, ils ont été nuls pendant les six mois de campagne européenne [...] Ça fait deux semaines qu'on n'est pas foutus de donner un nom pour Matignon !"
"Je me dis même maintenant : mais ils aiment perdre, quoi", s'étrangle le député de la Somme. "C'est le choix de la défaite. Ils ne veulent pas gagner, ils ne veulent pas gouverner", raille-t-il.
"Arrêtez le cinéma !"
Pourtant, affirme Ruffin, "quand on représente le peuple, tout ce qu'on peut prendre, on le prend." Selon lui, "il y a possibilité, peut-être, au moins d'essayer de prendre le pouvoir. Peut-être pas tout le pouvoir mais des bouts du pouvoir. (...) Mais là, ça se renifle, il faudrait que ce soit parfait, que ce soit l'harmonie, on y va à telle ou telle condition... Stop ! Arrêtez le cinéma. Vous ne voulez pas y aller ? Dites-le que vous ne voulez pas y aller !"
Le parti socialiste a fixé le mardi 23 juillet comme date butoir pour proposer un nom de candidat du Nouveau Front Populaire au poste de Premier ministre. Une échéance validée par Jean-Luc Mélenchon. C'est entre les socialistes et les insoumis que les discussions bloquent, au grand dam de leurs partenaires. Quelques jours avant François Ruffin, l'écologiste Marine Tondelier a elle aussi fait part de son agacement devant l'incapacité de la gauche à s'entendre, se disant "écœurée" et "en colère".