Serbie : ce contrat qu'Emmanuel Macron a bouclé pour 2,7 milliards d'euros
Emmanuel Macron a salué un "changement stratégique", ce jeudi 29 août, lors de sa visite officielle en Serbie. Le pays vient de signer l'achat de douze avions de guerre Rafale français pour 2,7 milliards d'euros. Un contrat qui a été préparé, négocié et scellé dans le plus grand secret jusqu'à l'annonce de ce jeudi soir.
Le président serbe Aleksandar Vucic s'est dit "reconnaissant" de "rejoindre le prestigieux club Rafale". L'objectif pour ce pays est de remplacer sa flotte vieillissante, constituée d'avions russes. "C'est un énorme contrat pour notre pays et ce n'est pas un petit contrat même pour la France", avait déclaré Aleksandar Vucic à l'AFP avant l'annonce.
La vente concerne neuf Rafale monosiège et trois biplace, pour 2,7 milliards d'euros. "La plupart de nos appareils aériens, pour ne pas dire la totalité, tous nos avions intercepteurs et l'ensemble de nos avions de combat venaient de Russie et nous devons évoluer, changer nos habitudes et tout le reste afin de préparer notre armée", a déclaré le président serbe.
Des positions à éclaircir
Cette vente est une première pour un pays aussi proche de la Russie, et un signal fort de la part de la Serbie, qui est candidate à l'Union Européenne depuis douze ans. Par ce contrat, le pays montrerait qu'il souhaite "s'arrimer solidement à l'Europe", selon l'Elysée. Une position qui n'est pas évidente, car la Serbie a toujours refusé d'appliquer des sanctions envers la Russie depuis le début de la guerre en Ukraine.
La question de sa position envers le Kosovo se pose également. Ancienne province Serbe, ce territoire a été reconnu, en 2008, par la majorité des pays européens, à l'inverse de la Serbie. Selon Emmanuel Macron, la Serbie aurait essayé de faire "sa part du chemin" pour une normalisation "préalable à la concrétisation de la perspective européenne des deux pays".
"La Serbie aspire à une indépendance et à une souveraineté (...) que seule l'Union Européenne peut lui donner', a déclaré Emmanuel Macron, qui défend un "choix clair".