Il l'insultait et se moquait de lui, un ex-président pousse pour Xavier Bertrand à Matignon
L'histoire est parsemée d'ironies et de pieds de nez, ceux qui écrivent les chapitres politiques en sont les premier témoins. Xavier Bertrand pourrait être nommé Premier ministre en ce début du mois de septembre 2024, lui qui avait renoncé à toutes ambitions nationales après son cuisant échec aux primaires LR pour la présidentielle 2022. Selon les informations du Parisien, Emmanuel Macron songerait à lui pour former le prochain gouvernement et aurait même obtenu ce mardi 3 septembre l'accord de Laurent Wauquiez, le président des députés à l'Assemblée, ainsi que de ténors du Sénat, pour s'assurer du soutien des parlementaires de droite.
Sa famille politique ne s'opposera pas à la nomination de Xavier Bertrand, malgré le risque de collusion avec Emmanuel Macron, à deux conditions : que le président s'assure qu'il n'y ait pas de motion de censure votée contre lui - ce qui nécessite des consultations nouvelles - et que la politique menée soit en concordance avec l'esprit du pacte législatif proposé cet été. Des éléments qui ne semblent pas insurmontables.
Xavier Bertrand pourrait donc être la solution à l'impasse politique. L'ironie, toujours elle, ne réside finalement pas tant dans le fait qu'Emmanuel Macron était tout proche de nommer une personnalité de gauche à Matignon, mais plutôt que le nom du président des Hauts-de-France ait été poussé, avec force, par un ancien chef de l'Etat, qui se moquait assez ouvertement de lui il y a quelques années. Plusieurs médias politiques, dont Le Point, rapporte en effet que Nicolas Sarkozy, très écouté par Emmanuel Macron, a plaidé la cause de Xavier Bertrand, le présentant auprès d'Emmanuel Macron comme "un bon choix".
Les observateurs de la vie politique n'auront pas oublié les mots tendres avec lesquels parlait Nicolas Sarkozy pour qualifier Xavier Bertrand, qui fut le ministre de François Fillon pendant son quinquennat. "Bon à rien", "médiocre", "petit assureur", disait-il de lui, ajoutant que "ce n'est pas la reconnaissance qui l'étouffe", selon des propos dévoilés dans un livre publié par Frédéric Gerschel et Nathalie Schuck il y a 10 ans. "Je suis sûr et certain que Nicolas Sarkozy a prononcé ces mots", avait réagi Xavier Bertrand, interrogé sur ces jolies formules, sur Europe 1. "Ces phrases cruelles, méchantes, assassines [...] Il en est capable", regrettait-t-il.