Laurence Garnier : la très conservatrice sénatrice LR nommée malgré les polémiques
Les macronistes étaient opposés à son entrée au gouvernement. Laurence Garnier sera secrétaire d'Etat à la consommation.
Son nom avait suscité la polémique dans le camp Macron : Laurence Garnier a été nommée secrétaire d'Etat à la consommation, samedi 21 septembre. Elle sera sous la tutelle d'Antoine Armand, ministre de l'Economie. A l'origine, la sénatrice LR de Loire-Atlantique était pressentie pour la Famille, avant d'être écartée par Emmanuel Macron, sous la pression de la gauche et d'une partie des macronistes.
En cause, ses idées très conservatrices : elle a notamment soutenu la Manif pour tous, a supprimé les subventions pour le festival Cinépride de Nantes assurant que l'événement faisait la promotion de la gestation pour autrui, pratique interdite en France. Les organisateurs défendaient pour leur part que la GPA ne faisait pas partie de leurs revendications. Laurence Garnier a aussi lutté contre la constitutionnalisation de l'IVG. Elle avait alors déclaré : "Nos concitoyens attendent du gouvernement qu'il s'occupe de redresser notre pays, plutôt que de problèmes qui n'existent pas". La mère de quatre enfants, qui se revendique catholique, a également voté contre la proposition de loi visant à rendre délictuelles les thérapies de conversion, qui visent à tenter de changer l'orientation sexuelle d'une personne homosexuelle, bisexuelle ou lesbienne.
Elle s'est aussi opposée à la création d'un délit sanctionnant thérapies de conversion de personnes LGBT. Elle a également approuvé une proposition de loi sénatoriale controversée qui vise à encadrer les transitions de genre chez les mineurs, en interdisant notamment la prescription d'hormones croisées.
Laurence Garnier écartée de la Famille
Le profil de Laurence Garnier était difficilement accepté, surtout pour un ministère en charge des affaires familiales. L'évocation de son nom a beaucoup fait réagir à gauche. "Les Français n'ont pas voté contre la constitutionnalisation de l'IVG, contre le mariage pour tous, contre l'interdiction des thérapies de conversion. Laurence Garnier ministre de la Famille serait une trahison de plus du vote des Françaises et des Français", avait dénoncé sur X le député socialiste de Nantes, Karim Benbrahim. Même son de cloche pour la députée insoumise, Manon Aubry, sur X ("J'ai plus les mots. Juste une folle colère"), ainsi que pour la sénatrice socialiste, Laurence Rossignol ("Circulent des noms de parlementaires qui ont voté contre a constitutionalisation de l'IVG. Personne n'a mis une ligne rouge?").
Le camp présidentiel était également frileux face à cette potentielle nomination. "J'ai mal à ma France. Je ne me suis pas engagé pour ça. Je vomis depuis trois heures", avait notamment témoigné un parlementaire Renaissance à BFMTV. Une nomination à un poste plus technique ou, dirons-nous, économique comme à la Consommation va-t-il apaiser ces critiques ? Le prochaines semaines le diront.
Laurence Garnier, Bruno Retailleau, Patrick Hetzel...
Laurence Garnier est notamment une proche de Bruno Retailleau, patron des LR au Sénat, qui a lui hérité de l'Intérieur et devient le nouvel homme fort du gouvernement. Il a lui aussi manifesté en son temps contre le mariage pour tous et voté contre la constitutionnalisation de l'IVG cette année. De même pour Patrick Hetzel nommé ministre de l'Enseignement supérieur. "Ça va être le gouvernement de la 'Manif pour tous'", s'était agacée Mathilde Panot, présidente des députés insoumis, vendredi sur TF1.