Elisabeth Borne homosexuelle : l'ex-Première ministre sait qui est derrière la rumeur

Elisabeth Borne homosexuelle : l'ex-Première ministre sait qui est derrière la rumeur L'ancienne cheffe du gouvernement Elisabeth Borne est revenue ce mercredi sur les rumeurs dont elle a été victime concernant son orientation sexuelle durant son passage à Matignon.

Si ce n'est pas un coup de tonnerre dans le paysage politique français, cela peut s'apparenter à une lourde révélation. Mercredi 23 octobre, l'ex-Première ministre Elisabeth Borne, en poste de mai 2022 à janvier 2024, était l'invitée de l'émission C à Vous dans le cadre de la sortie de son livre Vingt mois à Matignon. Désormais députée (Ensemble pour la République) de la 6e circonscription du Calvados, elle est notamment revenue sur la misogynie dont elle a été victime lorsqu'elle était chef du gouvernement. 

"J'ai toutes les raisons de croire que mon propre camp les a lancées"

Le bail d'Elisabeth Borne à Matignon fut marqué par d'incessantes rumeurs selon lesquelles, la femme de 65 ans serait homosexuelle. "Comme une femme Première ministre c'est atypique, on se dit qu'on peut pimenter un peu plus le personnage", regrette la principale intéressée. Sur le plateau de C à Vous sur France 5, elle a tenu à mettre les choses au clair tout en rappelant l'absurdité de la situation à laquelle elle a du faire face : "Si j'avais été homosexuelle, j'aurais tout simplement dit que j'étais homosexuelle. Et une fois que vous avez essayé de dire une première fois 'non, je ne suis pas homosexuelle, j'ai un compagnon', et qu'on vous dit 'tu as raison, c'est ton choix de ne pas le dire, mais ce serait tellement chouette que tu fasses ton coming out' : là, vous ne savez plus quoi dire ! Parce que si vous démentez, on se dit 'elle se défend, c'est la preuve qu'il y a quelque chose de caché', et si vous ne dites rien, on dit 'elle ne dit rien donc ça doit être vrai'", explique-t-elle. 

Mais alors, d'où ces rumeurs pouvaient-elles bien provenir ? L'ex-Première ministre a une petite idée, et elle n'a pas hésité à en faire part publiquement dans l'émission, ce mercredi : "Des rumeurs qui ne sont pas parties de nulle part. J'ai toutes les raisons de croire que mon propre camp les a lancées", révèle-t-elle. Une information lourde de sens, alors que l'élue fait toujours partie de la coalition présidentielle et siège à l'Assemblée nationale. Elle regrette également que la sphère politique soit le théâtre d'attaques envers les femmes "sur des choses qui n'ont pas grand chose à voir avec le coeur de leur fonctions", toujours sur France 5.

Candidate à la présidence du parti "Renaissance"

Elisabeth Borne en a aussi profité pour faire passer un message plus général concernant un sexisme qu'elle juge "plus encadré dans le monde professionnel qu'en politique". En atteste la proportion des édiles sur le territoire français : "On a fait voter des lois sur la parité avec des listes paritaires pour les élections municipales, mais (...) on a 80 % d'hommes parmi les maires", fait-elle remarquer. Un constat partagé avec "beaucoup de femmes engagées en politique" précise la parisienne de naissance. Plus récemment, elle dit avoir été "frappée" par son départ de l'hôtel de Matignon après la nomination de Gabriel Attal comme Premier ministre. En cause, le rapprochement entre la durée de son mandat et celui d'Edith Cresson, première femme chef de gouvernement : "Personne ne m'a comparée à mes collègues masculins dont certains sont restés moins longtemps que moi", souligne-t-elle. 

Désormais, Elisabeth Borne est candidate à la tête du parti présidentiel, qui indiquera le nom de son prochain chef le 7 décembre 2024. L'ex-Première ministre devrait être opposée à Gabriel Attal dans cette campagne interne. Si beaucoup y voient une bataille perdue d'avance, cela pourrait l'occasion pour elle de défendre son bilan à Matignon. "Il est essentiel de porter un projet collectivement, que ce ne soit pas une aventure individuelle", a-t-elle déclaré mercredi matin au micro de France Inter. Difficile de ne pas y voir une légère pique à destination de son rival. Les hostilités sont lancées.