"J'y suis prêt" : Michel Barnier se prépare à une motion de censure... et à quitter Matignon ?

"J'y suis prêt" : Michel Barnier se prépare à une motion de censure... et à quitter Matignon ? Le Premier ministre Michel Barnier se dit "prêt" à faire face à une motion de censure, que la gauche et l'extrême droite menacent de dégainer.

"Je ne sais pas le temps que j'ai devant moi." Face au 106e congrès des maires, qui s'est clôturé jeudi 21 novembre, Michel Barnier est revenu sur sa situation politique précaire. Alors que la gauche comme le Rassemblement national menacent le gouvernement d'une motion de censure, le Premier ministre se dit "prêt". "Je ne sais pas combien de temps j'ai devant moi, ça dépend d'une éventuelle coalition des contraires, si je puis dire, à l'Assemblée nationale. Je ne sais pas si cela se produira. J'y suis prêt."

Le Nouveau Front populaire a en effet menacé de dégainer une motion de censure pour renverser l'exécutif en cas d'utilisation de l'article 49.3 pour adopter le budget 2025 sans vote du Parlement. Du côté de l'extrême droite, Marine Le Pen a prévenu lundi 25 novembre que les députés de son parti voteraient la censure "si le pouvoir d'achat des Français est amputé" par le projet de loi de finances qui s'accompagnent de hausses d'impôts.

"Les Français souhaitent de la stabilité"

"C'est assez motivant de se dire qu'on peut partir demain matin", a ironisé Michel Barnier devant les élus locaux, le dernier jour du congrès. "Mais [aussi] de se dire que ce n'est pas sûr, que ça peut durer deux ans et demi", jusqu'à l'élection présidentielle de 2027, a-t-il poursuivi. Alors, à quoi est "prêt" le Premier ministre ? À quitter Matignon ? Ce n'est, selon lui, par la solution à apporter aux Français : "Je sais que ce n'est pas ce que souhaitent les Français, qui souhaitent aujourd'hui de la stabilité, de la sérénité." Une façon pour lui de dissuader les oppositions de soutenir une motion de censure ? Il suggère en tout cas que celles qui voteraient la censure serait responsable d'un nouveau blocage politique.

Si le Premier ministre semble se préparer à un possible départ, il réfléchirait aussi à une autre option. Selon BFMTV, le locataire de Matignon pense déjà à la constitution d'un nouveau gouvernement, un Barnier II. Et il en aurait fait part à plusieurs interlocuteurs. Ce nouvel exécutif constituerait un gouvernement technique, une sorte de dernier rempart avant une possible destitution du président Emmanuel Macron, rapporte le média. La France insoumise a d'ailleurs proposé une motion de destitution, jugée recevable mercredi par le bureau de l'Assemblée nationale. Elle pourrait être débattue dans l'hémicycle si elle venait à être inscrite en commission des lois. Une étape loin d'être anodine, puisque lors de la dernière proposition de destitution, examinée en octobre, la commission des lois l'a massivement rejeté.