Trois mesures fortes de Barnier pour lutter contre les violences sexuelles, dont un curieux "kit pour les femmes"

Trois mesures fortes de Barnier pour lutter contre les violences sexuelles, dont un curieux "kit pour les femmes" Lors de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, Michel Barnier a défendu une tolérance zéro et estimé qu'il fallait "aller plus loin".

Alors que le procès des viols de Mazan touche bientôt à sa fin, le gouvernement a annoncé de nouvelles mesures pour lutter contre les violences faites aux femmes, lundi 25 novembre, jour de la journée internationale dédiée à cette cause. 

En marge d'une visite à la Maison des femmes de l'Hôtel-Dieu à Paris, le Premier ministre Michel Barnier a défendu une tolérance zéro concernant ces violences et estimé qu'il fallait "aller plus loin". "Ces derniers mois, les Français ont été profondément marqués par le courage incroyable de Gisèle Pélicot", a-t-il poursuivi.

Un kit de détection de soumission chimique

Au sujet de la soumission chimique, Michel Barnier a annoncé le remboursement par l'Assurance maladie de kits de détection "dans plusieurs départements", à titre expérimental et selon un calendrier encore à définir.

En parallèle, une campagne de sensibilisation à la soumission chimique va être lancée, soutenue par l'association M'endors pas, cofondée par la fille de Gisèle Pelicot et la plateforme d'écoute du Crafs (Centre de référence sur les agressions facilitées par les substances), en partenariat avec l'Ordre des pharmaciens. Cette plateforme "peut répondre, et vous conseiller, et vous indiquer dans quel laboratoire, ce qu'il faut faire avec vos cheveux, des prises de sang, l'urine", a expliqué la secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité femmes-hommes Salima Saa.

Porter plainte à l'hôpital 

Le gouvernement a également annoncé que les femmes pourraient porter plainte directement dans les hôpitaux qui on un service d'urgences et ou gynécologique. Ce dispositif existe déjà dans certains hôpitaux, il sera étendu à 377 établissements d'ici à la fin 2025. Ceux-ci devront contacter le commissariat ou la gendarmerie pour qu'un membre des forces de l'ordre vienne prendre le dépôt de plainte. Cette mesure est promise depuis 2019.

Augmentation du budget

Le budget concernant les aides des victimes de violences conjugales va passer de 13 à 20 millions d'euros. Chaque département devrait être doté d'une maison des femmes d'ici à la fin 2025. Les associations féministes déplorent des annonces qui ne sont, selon elles, "pas à la hauteur des enjeux". "Si on veut que ça change vraiment dans la vie des femmes, il faut qu'on ait les moyens de faire en sorte que les annonces soient suivies d'effets", a déclaré à l'AFP Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des Femmes, rappelant que la généralisation du dépôt de plainte à l'hôpital était promise depuis 2019.

Avec le procès de Mazan, "il y avait une attente de la société. Ne pas profiter de cette attente pour faire de grandes avancées, c'est vraiment passer à côté du moment", ajoute-t-elle.  La Fédération nationale des centres d'information sur les droits des femmes et des familles (FNCIDFF) affirme que "des associations qui accompagnent les femmes victimes de violences pourraient fermer dès demain", faute d'aides de l'Etat.