Une inéligibilité "non justifiée" requise contre Marine Le Pen ? Son avocat dénonce une "élimination politique"
Alors que le verdict doit être rendu le 31 mars prochain, le parquet a requis contre Marine Le Pen cinq ans de prison, dont deux ans ferme aménageables, et 300 000 euros d'amende, mais surtout : une peine d'inéligibilité.
Le très médiatique procès dit de l'affaire des assistants parlementaires du RN s'est terminé ce mercredi 27 novembre. Au programme du jour : une ultime plaidoirie, celle de Me Rodolphe Bosselut, l'avocat de Marine Le Pen. À cette occasion, la défense de la figure du Rassemblement national a particulièrement plaidé contre "l'élimination politique" de Marine Le Pen. Alors qu'elle risque une peine d'inéligibilité assortie d'une exécution provisoire, Me Rodolphe Bosselut a estimé que "ça ne concerne pas que Marine Le Pen, ça concerne […] 13 millions d'électeurs, voire l'ensemble du corps électoral, voire la sincérité du scrutin. Ce n'est pas rien !" relaie Le Monde.
Pour l'avocat de la triple candidate à l'élection présidentielle, "l'exécution provisoire aurait des conséquences juridiques disproportionnées, irrémédiables, définitives". Et Me Rodolphe Bosselut de juger que cette "sévérité" du parquet est "non justifiée" et même "gratuite". Il s'agirait, selon lui, ni plus ni moins que d'une "demande d'élimination politique". Cette "sévérité" jetterait "un doute sur les intentions mêmes de l'institution judiciaire", a renchéri l'avocat de Marine Le Pen.
Plus tôt, Me Rodolphe Bosselut avait débuté sa plaidoirie en mettant en avant la "totale bonne foi" de sa cliente pendant le procès, insistant sur sa présence "quasiment" quotidienne et son "envie de s'expliquer". "Elle a répondu avec sérieux, sincérité à toutes les questions, n'en a éludé aucune", a vanté l'avocat, ajoutant : "On peut lui reprocher beaucoup de choses, mais pas d'avoir méprisé le tribunal ou l'institution judiciaire comme l'a dit l'accusation." Et de questionner : "Y a-t-il une quelconque arrogance à se défendre ?" Me Rodolphe Bosselut a également confié vouloir "convaincre le tribunal" que "la pratique parlementaire au Parlement européen de 2004 à 2016 reprochée à [s]a cliente et aux autres prévenus était non seulement banale, anodine, car partagée par tous les partis européens, mais exempte de toute intention frauduleuse, car considérée comme admise". Marine Le Pen sera fixée sur son sort le 31 mai 2025, à 10 heures.