Les trois annonces choc de Gérald Darmanin sur les prisons françaises
Des précisions. Voilà ce qu'est venu apporter ce jeudi 23 janvier 2025, le ministre de la Justice Gérald Darmanin à propos de la large réforme de l'administration pénitentiaire souhaitée par le gouvernement et dont les prémisses avaient déjà été dévoilées récemment. Depuis l'Ecole nationale d'administration pénitentiaire, à Agen (Lot-et-Garonne), le garde des Sceaux a détaillé son plan d'action avec trois principales nouveautés, qui seront mises en place à partir de cet été. Outre la création d'une mission pour pouvoir expulser les étrangers définitivement condamnés, voici le nouveau modèle carcéral souhaité par la justice française.
Une nouvelle prison "de haute sécurité"
Gérald Darmanin a annoncé l'ouverture d'une prison "de haute sécurité", pour les 100 plus gros narcotrafiquants de France. Il s'agit en réalité d'un établissement déjà existant mais qui sera vidé de ses occupants, spécialement pour ce nouveau projet. Elle "sera en fonction" dès le 31 juillet prochain a assuré le ministre de la Justice, qui n'a pas souhaité indiquer sa situation géographique.
Dans ce sens, 4 millions d'euros on d'ores et déjà été débloqués, et deux nouvelles prisons de ce type verront également le jour "dans les deux ans, afin d'incarcérer les 600 narco-bandits les plus dangereux identifiés par les services de renseignement". Aussi, quatre nouvelles sections d'ERIS (qui s'apparente au GIGN dans le secteur pénitentiaire) seront crées et positionnées dans "un lieu inviolable, où il est impossible de livrer de la drogue, des téléphones ou de menacer des agents", précise le garde des Sceaux.
La création d'une police pénitentiaire
Autre annonce importante, la création d'une "police pénitentiaire en 2026" pour effectuer des "missions de sécurité et de contrôle" dans les prisons françaises. Elle devrait constituer la "troisième force de sécurité du pays", a annoncé Gérald Darmanin. Fouilles dans les cellules, sécurité et contrôle pourraient faire partie de leurs missions.
Les fonctionnaires concernés pourraient également obtenir le grade d'officier de police judiciaire, ce qui n'est pas le cas actuellement. Enfin, la police pénitentiaire devra accompagner les "agents de probation judiciaire" dans la pose de bracelets électroniques dans les territoires les plus difficiles du pays. Pour accompagner cette nouvelle police, l'ex-premier flic de France souhaite aussi créer de nouvelles brigades cynophiles.
Une inspection générale de l'administration pénitentiaire
Le dernier volet du plan de Gérald Darmanin pour l'univers carcéral est la création d'une inspection générale de l'administration pénitentiaire. Ici, il entend "lutter contre la corruption" avec un modèle calqué sur celui de l'IGPN. Pour l'instant, la pénitentiaire était suivie par l'inspection générale de la justice. Le renforcement du renseignement pénitentiaire a également été promis par le ministre de la Justice, ce jeudi 23 janvier.
Enfin, Gérald Darmanin souhaite une "profonde réforme" de la réinsertion des prisonniers. Voilà pourquoi, un prisonnier sera désormais incarcéré en fonction de sa dangerosité. Pour se faire, 3 000 places de semi-liberté seront créées dans les prisons françaises, ce qui devrait permettre de doubler leur nombre d'ici 2027. Concernant l'insertion et la probation, des "États généraux de l'insertion et de la probation" auront lieu d'avril à décembre. L'objectif ? Un changement dans l'organisation de l'administration pénitentiaire avec deux pôles bien distincts : un dédié à la sécurité et un second à la probation.