Une économie énorme ! Le Sénat vote la fin des avantages pour les anciens Premiers ministres
Contre l'avis du gouvernement, le Sénat a adopté mercredi 22 janvier 2025 un amendement au budget 2025 visant à mettre fin aux avantages des anciens Premiers ministres, mais également des anciens présidents de la République. "Dans l'ensemble, ils ne sont pas des grands nécessiteux de la République, ils ont tous un certain nombre de retraites et ont tous des postes de consultant. J'ai vérifié, personne n'est aux Restos du cœur", a mis en avant Nathalie Goulet, la sénatrice centriste de l'Orne à l'origine de l'amendement. Un amendement qui pourrait permettre de faire économiser à l'État français, s'il était retenu dans la suite de la navette parlementaire et entrait bien en vigueur, quelque 2,8 millions d'euros par an, rappelle Public Sénat.
Alors que la France compte désormais 16 anciens Premiers ministres, contre 13 il y a encore un an de cela, chacun de ces anciens locataires de Matignon peut bénéficier, s'il le souhaite, d'une voiture avec chauffeur ainsi que d'un secrétariat, à moins d'en disposer déjà d'un dans le cadre de leur nouveau mandat ou poste au sein de la fonction publique. À l'heure où les Français sont appelés à se serrer la ceinture pour faire des économies, les sénateurs ont estimé que des efforts pouvaient également être demandés aux anciens Premiers ministres, d'autant qu'"entre 2022 et 2023, les crédits [qui leur étaient] consacrés ont augmenté de 11%. Et il n'y avait que 13 anciens Premiers ministres à l'époque", pointe le sénateur centriste de l'Eure, Hervé Maurey, dont Public Sénat se fait également l'écho.
"Je pense qu'il y a des dépenses du contribuable qui ne sont absolument pas nécessaires", a estimé Nathalie Goulet au micro de RTL ce jeudi. Et d'énumérer : "Dominique de Villepin est avocat, je ne crois pas qu'il soit aux Restos du cœur. Nicolas Sarkozy a largement les moyens de son travail. Monsieur Raffarin donne des conférences dans le monde entier, je ne crois pas non plus qu'il soit un grand nécessiteux." Pour la sénatrice, il s'agit d'"une mesure de bon sens qui a d'ailleurs été largement adoptée", d'autant que, comme l'ont rappelé certains sénateurs, plusieurs locataires de Matignon bénéficient de ces avantages depuis plus de trente ans. C'est notamment le cas d'Édith Cresson ou encore d'Édouard Balladur.