Des eurodéputés LFI votent contre une résolution réclamant la libération de Boualem Sansal
Tous les groupes politiques du Parlement européen, du PPE à "The Left", en passant par S & D, Renew, Verts/ALE, ECR, Patriotes ou encore ENS, ont uni leurs voix pour exiger la libération "immédiate" et "inconditionnelle" de l'écrivain franco-algérien de 75 ans, Boualem Sansal, détenu en prison par l'Algérie depuis la mi-novembre. Objectif : condamner officiellement son arrestation et sa détention. Mais si la résolution a été adoptée, avec 533 votes pour, sur les quelque 605 eurodéputés votants, 48 se sont abstenus, tandis que 24 ont voté contre.
Parmi eux, sept députés européens français, contre 68 qui ont voté pour. Ils sont issus du groupe "The Left", à savoir la Gauche au Parlement européen. Ainsi, les insoumis Manon Aubry et Younous Omarjee font partie des abstentionnistes, quand les insoumis Rima Hassan, Arash Saeidi, Anthony Smith et Emma Fourreau ont, eux, préféré voter contre cette résolution, relaie le HuffPost. Une décision qui n'a pas manqué d'offusquer certains de leurs opposants politiques.
Des réactions à droite, mais aussi à gauche
"Aujourd'hui, des élus de gauche, heureusement minoritaires, choisissent de voter contre une résolution appelant à la libération de Boualem Sansal, préférant se faire les relais du régime algérien qui l'a pris en otage, malgré son âge et son état de santé", déplore le député républicain François-Xavier Bellamy auprès du Figaro. Rappelant que la gauche, dans son histoire, a longtemps défendu la liberté des intellectuels, il attaque : "Une fois de plus, les députés LFI se disqualifient définitivement pour parler de droits fondamentaux !" À gauche aussi, certains n'ont pas caché leur colère. La sénatrice socialiste Laurence Rossignol a notamment qualifié les Insoumis qui se sont opposés à la résolution du Parlement européen d'être "les nouveaux staliniens", rapporte le HuffPost. "Hier Alexandre Soljenitsyne [écrivain et célèbre dissident du régime soviétique dans les années 70-80, ndlr.], aujourd'hui Boualem Sansal", a-t-elle accusé.
Outre le cas de l'écrivain, la résolution du Parlement européen vise également à condamner de manière plus générale les arrestations "de tous les autres militants, prisonniers politiques, journalistes, défenseurs des droits de l'homme et autres personnes détenues ou condamnées" par le régime algérien pour avoir "exercé leur droit à la liberté d'opinion et d'expression".