Elise Lucet a fâché la présidente de l'Assemblée, qui lui écrit une lettre incendiaire

Elise Lucet a fâché la présidente de l'Assemblée, qui lui écrit une lettre incendiaire La journaliste de France Télévisions Elise Lucet a proposé des tests de dépistage aux drogues auprès des députés volontaires au Palais Bourbon. Une initiative qui a déclenché une levée de bouclier chez certains élus.

Prendre au mot. C'est ce qu'à fait Elise Lucet, journaliste de France 2 qui pilote l'émission Envoyé spécial, avec la déclaration d'Eric Piolle, maire de Grenoble. Le 3 février dernier, l'élu proposait dans les colonnes du Dauphiné Libéré de faire "des tests salivaires à l'Assemblée nationale et au Sénat afin de voir si le problème (de la drogue, ndlr) touche aussi les cercles de décisions".

Elise Lucet l'a fait. Elle et ses équipes se sont rendus devant la chambre basse du Parlement, dans la salle des quatre colonnes plus précisément pour proposer aux députés volontaires d'effectuer un test salivaire anti-drogue. "Il suffit d'humidifier cette languette avec la salive, et dix minutes après on sait si vous avez pris du cannabis, de la cocaïne, de l'héroïne, des amphétamines ou encore des ecstasys", explique-t-elle face caméra.

De nombreux élus ont accepté de se prêter au "jeu", comme le patron du Parti socialiste (PS) Olivier Faure, ou l'élue du Val d'Oise de la même famille politique, Ayda Hadizadeh. En réalité, nombreux sont les députés qui ont accepté de s'y soustraire sans rechigner, même si certains ont préféré passer leur tour. Et ce jeudi 13 février, un nouveau numéro d'Envoyé spécial est diffusé, dans lequel les téléspectateurs pourront retrouver cette séquence, montée, dans laquelle on pourrait apercevoir les députés récalcitrants à l'idée de se faire contrôler par la journaliste.

"L'Assemblée nationale n'est pas un théâtre"

Le moins que l'on puisse dire, c'est que cette initiative d'Elise Lucet n'a pas plu à tout le monde, loin de là. Mercredi 12 février, la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet s'est fendue d'un courrier dans lequel elle interpelle la journaliste de France Télévisions à propos de sa visite au Palais Bourbon. "L'Assemblée nationale n'est pas un théâtre où l'on organise des mises en scène. J'ai tenu à rappeler fermement à Elise Lucet les règles qui s'appliquent aux journalistes accrédités à l'Assemblée nationale", écrit-elle.

Elle poursuit : "Le fait de filmer les parlementaires en leur proposant un test salivaire me paraît particulièrement contestable, le refus légitime de s'y soumettre pouvant créer une suspicion à leur endroit (...) Je déplore que vous ayez sciemment méconnu les règles que doivent respecter les journaliste accrédités dans ces espaces qui ne sauraient se prêter à de telles pratiques", poursuit-elle dans sa missive.

La cheffe du Palais bourbon est loin d'être la seule à être montée au créneau contre l'initiative d'Elise Lucet. L'ancien ministre de la Transition écologique François De Rugy se demande si la journaliste de France Télévision "a demandé une accréditation pour filmer à l'Assemblée, a-t-elle mentionné ces tests ? Que dirait-on si Cyril Hanouna ou CNEWS faisaient le même "reportage" ?", s'interroge-t-il sur X. "'Poubelle la vie', la nouvelle émission d'Élise Lucet", a de son côté assené l'élu macroniste des Côtes-d'Armor, Eric Bothorel.

La vice-présidente de l'Assemblée nationale, Naïma Moutchou assure de son côté que le Palais Bourbon n'était "pas (de) la téléréalité ni le spectacle. Il y a des règles et du respect dans cette maison", au micro de LCP. "Le coup médiatique d'Elise Lucet (...) est une humiliation pour notre institution", regrette-t-elle. "Qu'Élise Lucet aille se faire voir. Pour qui se prend-elle ? Un juge ? Un médecin ? Un flic ? Un curé ? ", a publié sur X le député du Rassemblement national (RN), Sébastien Chenu.