Jean Castex : pourquoi l'ex-Premier ministre a-t-il été placé en garde à vue ?

Jean Castex : pourquoi l'ex-Premier ministre a-t-il été placé en garde à vue ? Des décisions prises alors que Jean Castex était président de la communauté de communes de Conflent Canigo en 2017 sont au cœur de l'enquête financière actuellement menée.

Jean Castex était en garde à vue. Depuis ce jeudi 13 février 2025 au matin, l'ex-Premier ministre était entendu par les gendarmes de la section de recherche de Montpellier dans le cadre d'une enquête préliminaire économique et financière, rapporte Midi Libre. Selon l'AFP, il a été relâché en début de soirée. À l'origine, un signalement de l'association Anticor. Jean Castex n'était pas entendu en tant qu'ex-locataire de Matignon, mais bien en tant qu'ancien président de la communauté de communes de Conflent Canigo.

L'enquête porte sur de possibles faits de "faux en écriture et soustraction de biens publics" qui remontent à 2017 et seraient liés à son mandat à la tête de la collectivité locale, de 2015 à 2020. Auprès de Midi Libre, le procureur de la République de Perpignan, Jean-David Cavaillé, assure toutefois qu'"il n'y a aucune notion d'enrichissement personnel, bien évidemment". Également en garde à vue ce jeudi, le successeur de Jean Castex à ce poste, Jean-Louis Jallat, ainsi que le directeur général des services et la vice-présidente chargée des finances.

Des financements accordés à la société Selecom en cause

Dans le détail, l'enquête se concentre sur des financements que la communauté de communes Conflent Canigo a accordés en 2017 puis en 2018 à la société Selecom. Basée à Prades, commune dont Jean Castex a été le maire de 2008 à 2020, Selecom est spécialisée dans la couverture radio et téléphonique des zones difficiles, également dites zones blanches.

Placée en mai 2016 en procédure de sauvegarde par le tribunal de commerce de Perpignan, celle qui connaissait alors des difficultés économiques avait pu compter, les mois suivants, sur un soutien financier de la communauté de communes. D'après Midi Libre, cette précieuse aide, qui s'élèverait tout de même à plusieurs dizaines de milliers d'euros, aurait été votée à l'occasion de délibérations présidées par Jean Castex. Problème : la collectivité aurait maintenu ces dépenses alors même qu'elles n'entrent normalement pas dans le cadre de ses compétences, mais surtout malgré l'avis défavorable de la préfecture des Pyrénées-Orientales pour qui elles n'étaient tout simplement pas légales.