Voici où Macron va prendre l'argent pour financer les dépenses militaires
Les États-Unis ont mis en pause lundi soir leur aide militaire à l'Ukraine. Ce gel décidé par l'administration Trump porte sur environ 3,8 milliards de dollars de fonds déjà alloués par le Congrès américain. Dans ces conditions, de "nouveaux choix budgétaires" devront être faits en France "compte tenu de l'évolution des menaces" indiquait Emmanuel Macron, lors de son allocution du mercredi 5 mars. "Ce seront de nouveaux investissements qui exigent de mobiliser des financements privés, mais aussi des financements publics (...) pour cela, il faudra des réformes, des choix, du courage", a-t-il martelé.
En 2024, d'après Statista, le montant des dépenses publiques dédiées au secteur de la défense française s'élevait à 47 milliards d'euros, ce qui correspond à 2,1 % du PIB en valeur de la France, qui s'élevait à 2917,4 milliards d'euros selon les chiffres du gouvernement. La loi de programmation militaire prévoit elle une hausse annuelle d'environ 3 milliards d'euros de ce budget jusqu'en 2030. Mais cela ne suffira pas. Sur la même ligne que le président de la République, le ministre de l'Economie a assuré qu'il "faudra aller plus vite et plus fort (...) nous allons devoir dépenser plus d'argent public et donc, effectivement, cela imposera plus d'efforts", sur France Info ce mardi. Voilà pourquoi, l'augmentation des recettes publiques pour financer l'investissement apparait comme une solution privilégiée par Bercy.
Pour rappel, le 20 février dernier, le chef de l'Etat envisageait de faire bondir considérablement les dépenses militaires de la France, jusqu'à 5 % du PIB. Un scénario envisagé "dans la cas où les États-Unis décidaient de ne plus protéger l'Europe via l'Otan", précise France Inter. Une option qui gagne désormais en crédit depuis le retrait assumé des Etats-Unis de Trump en Ukraine. S'il venait à avoisiner les 5 % du PIB du pays, le budget de la Défense atteindrait donc environ 125 milliards d'euros.
Les hauts patrimoines et le privé ciblés
Pour financer ces dépenses militaires, "nous ferons évoluer la contribution sur les hauts patrimoines", avait indiqué le locataire de Bercy, le dimanche 2 mars dans un entretien accordé au Parisien. S'il ne s'agit "pas d'un nouvel ISF", un nouveau dispositif orienté vers la taxation du patrimoine pourrait en revanche voir le jour. L'objectif : "lutter contre la sur optimisation fiscale" et récupérer 2 milliards d'euros par an. Les entreprises, elles, ne devraient pas être mises à contribution.
Dans le même temps, l'effort sera aussi demandé au secteur privé "dans son ensemble" selon les termes employés par Le Figaro. Une réunion permettant d'échanger sur ce levier d'investissement pour financer les futures dépenses militaires de la France est prévue le 20 mars prochain en présence du ministre de l'Economie, des Armées, d'investisseurs, de banquiers et d'assureurs, précise le quotidien. Fin février, Emmanuel Macron évoquait la création d'un nouveau livret réglementé, sur le modèle du Livret A, qui permettrait aux Français d'orienter leur épargne vers les entreprises de défense. Une vision partagée par Eric Lombard.