Municipales 2026 à Lyon : la campagne chauffe déjà ! Le point sur les sondages
Les élections municipales approchent, elles auront lieu à Lyon comme partout en France les 15 et 22 mars 2026. Et dans la capitale des Gaules, Jean-Michel Aulas est candidat. Il tenait à la mairie de Lyon, ce vendredi 26 septembre, son tout premier meeting. L'ancien président de l'Olympique lyonnais a proposé un projet qui "rassemble" pour que la commune "redevienne une ville pionnière".
"Aujourd'hui, il y a beaucoup trop de choses qui ne tournent plus rond. Je vous le dis : j'ai mal à ma ville", a déclaré Jean-Michel Aulas. Officiellement candidat depuis la veille, jeudi, celui qui est désormais à la tête du mouvement "Coeur Lyonnais" se présente "sans étiquette", mais a déjà reçu le soutien des Républicains, de Renaissance, du parti Horizons, du Modem et de l'UDI, assurant qu'il ne leur demanderait "jamais un chèque en blanc".
Référendums, police, transports... Les premières promesses
"Fidèles à notre méthode de rassemblement, fidèles à nos valeurs et à nos priorités pour l'écologie, la sécurité, l'éducation et le développement économique, nous avons décidé de rejoindre la dynamique de rassemblement initiée par Jean-Michel Aulas, avec Thomas Rudigoz, les élus et les militants lyonnais (...) Il a, nous en sommes sûrs, toutes les qualités pour être un grand maire de Lyon", a déclaré le secrétaire général du parti Renaissance, Gabriel Attal, sur le réseau social X.
À l'occasion de son premier meeting, Jean-Michel Aulas a annoncé l'organisation d'un referendum chaque année "sur les questions essentielles qui touchent" les Lyonnais s'il est élu. Le premier pourrait porter sur la création d'une "véritable police métropolitaine". La culture "sera ma priorité", a-t-il assuré, rappelant son souhait d'instaurer la gratuité des transports publics "pour ceux qui gagnent moins de 2 500 euros" par mois.
En outre, la bataille pour la mairie de Lyon est déjà bien engagée. Onze candidats sont déclarés ou pressentis pour les élections prévues en mars 2026 (la date exacte sera communiquée au moins trois mois à l'avance). Certains profils se détachent nettement pour succéder au maire écologiste sortant, Grégory Doucet, dans la préfecture du Rhône.
À Lyon, Jean-Michel Aulas en tête des sondages
Dans l'hypothèse d'une liste soutenue par Renaissance, Les Républicains, Horizon et le MoDem (l'hypothèse la plus probable désormais), Jean-Michel Aulas arriverait largement en tête avec 36 % des intentions de vote. Grégory Doucet, en menant une liste écologiste alliée au PS et au PCF, récolterait 27 %, soit 9 points de moins.
Derrière, la députée LFI Anaïs Belouassa-Cheri et la candidate RN Tiffany Joncour sont données à égalité à 12 %. C'est toutefois Alexandre Humbert Dupalais qui représentera finalement l'union UDR-RN. L'ancien maire Georges Képénékian, qui mène une liste centriste sans étiquette, est crédité de 7 %, tandis que l'ex-adjointe à la Culture, Nathalie Perrin-Gilbert, atteint 6 % des intentions de vote. Au total, les différentes forces de gauche cumulent environ 45 % des voix, contre 43 % pour le centre et la droite (hors Rassemblement national).
Mais Jean-Michel Aulas pourrait transcender ces clivages politiques selon Jean-Daniel Lévy, directeur délégué chez Harris Interactive. En effet, l'ancien président du club de football lyonnais séduit 73 % des anciens électeurs de Yann Cucherat (LREM), 68 % de ceux d'Étienne Blanc (LR), 54 % des électeurs d'Emmanuel Macron, mais aussi 13 % de ceux qui avaient voté pour Grégory Doucet en 2020. "Il est le seul à agréger de façon aussi nette des électorats issus du centre, de la droite républicaine, et d'une partie de la gauche modérée" d'après Jean-Daniel Lévy. Ainsi, "ce sondage confirme une bascule" analyse-t-il. "Jean-Michel Aulas n'est plus un outsider. Il est en tête des intentions de vote, il dispose du socle électoral le plus large (…) Le rapport de force est en train de changer de camp."
Le torchon brûle entre Aulas et la majorité écologiste
La pré-campagne a pris une tournure plus conflictuelle, après une passe d'armes entre Jean-Michel Aulas et la majorité écologiste lyonnaise. Selon Le Figaro, tout est parti d'un message posté sur X, dans lequel l'ancien président de l'OL répondait à un tweet d'un de ses soutiens dénonçant la saleté de la ville. Jean-Michel Aulas a estimé que "les vrais Lyonnais ont honte de ce qui se passe" avant d'ajouter : "Mais c'est vrai, il faut être Lyonnais (de naissance, de travail, de cœur) pour comprendre ce désenchantement qui se mue en colère !"
Des propos perçus comme une critique directe contre Grégory Doucet, natif de Paris et installé dans la capitale des Gaules depuis la fin des années 2000. Mais surtout, la notion de "vrais Lyonnais" a fait vivement réagir Fabien Bagnon, vice-président écologiste de la métropole. Il a notamment comparé cette rhétorique à la Seconde Guerre Mondiale. "Quand on commence à parler de vrais Lyonnais, on en arrive rapidement à parler de vrais Français ou de vrais Allemands", a-t-il écrit. Un parallèle historique qui a "sidéré" Jean-Michel Aulas. "Comparer mon attachement aux Lyonnais à une dérive nazie, faire l'amalgame entre l'amour d'une ville et les heures les plus sombres de notre histoire, c'est franchir une ligne rouge. C'est abject, c'est indigne", fustige Aulas. L'homme de 76 ans a aussi appelé le maire de la ville, Grégory Doucet, ainsi que le président du Grand Lyon, Bruno Bernard, à "dénoncer" ces propos.
Interpellé sur X, Fabien Bagnon a maintenu sa position, estimant que "parler de 'vrais Lyonnais' en mentionnant leur lieu de naissance est extrêmement grave et discriminatoire" mais aussi "inadmissible de la part d'une personne publique potentiellement candidate à la mairie de Lyon". À gauche, plusieurs élus écologistes ont apporté leur soutien à Fabien Bagnon, comme Rémi Zinck, maire du 4e arrondissement, qui dénonce une rhétorique "utilisée par l'extrême droite pour faire un tri entre les Français". L'adjoint au maire de Lyon, Valentin Lungenstrass a quant à lui affirmé que "les bons soldats qui défendent JMA ne se rendent même pas compte de la gravité de ce qu'il a écrit".
À droite, Pierre Oliver, maire LR du 2e arrondissement et candidat aux municipales, a fustigé des "dérapages de l'extrême gauche, (qui) n'en sont pas moins inacceptables" dans le débat publique. Il a appelé Fabien Bagnon à présenter ses excuses et a estimé que "le 'point Godwin' est l'argument de ceux qui n'en ont pas".
Le 26 septembre 2025, lors du premier meeting de Jean-Michel Aulas, l'entrepreneur de 76 ans n'a jamais nommé le nom de son principal opposant, Grégory Doucet. Toutefois, il n'a pas manqué d'en remettre une couche concernant son rival et les Ecologistes qu'il juge "enfermés dans leur dogme". "Lyon peut espérer autre chose qu'une écologie punitive, passéiste, bloquée au siècle dernier", a-t-il dit. Il a dénoncé des "travaux partout" dans la ville, qui ont "restreint les voies de circulation", "trop brutalement, trop vite" ou encore "les incivilités qui explosent" dans certains quartiers.