Municipales 2026 à Paris : plusieurs candidats déjà annoncés et un sondage catégorique
Les élections municipales de 2026 à Paris s'annoncent comme un tournant politique majeur. Après deux mandats à la tête de la capitale, Anne Hidalgo a annoncé qu'elle ne briguerait pas un troisième mandat en 2026, ouvrant ainsi la voie à une nouvelle génération de prétendants. Plusieurs figures politiques ont déjà déclaré leur intention de se présenter ou sont pressenties. Rachida Dati (Les Républicains) l'actuelle ministre de la Culture, a déjà confirmé sa candidature à la mairie de Paris. "Mon objectif, c'est Paris", déclarait-elle en janvier 2024, tout juste nommée ministre de la Culture. Mais cette entrée au gouvernement n'a pas été sans conséquences : elle a semé la discorde au sein de la droite parisienne, fragilisant l'unité de sa famille politique. Peu en phase avec certains élus macronistes, elle a vu plusieurs de ses alliés prendre leurs distances. En 2024, Geoffroy Boulard, maire du 17e, et Agnès Evren, sénatrice de Paris, ont quitté le groupe "Changer Paris" pour rejoindre "Union capitale", une nouvelle formation lancée avec Pierre-Yves Bournazel (Horizons), lui aussi en lice pour la mairie en 2026 et soutenu par l'ancien Premier ministre Édouard Philippe.
Emmanuel Grégoire (PS), premier adjoint à la maire sortante, a de son côté officialisé sa candidature à une primaire de son parti en novembre 2024. Un autre socialiste, Rémi Féraud, sénateur de Paris, est également en lice pour représenter le PS, tout comme Marion Waller. L'écologiste David Belliard, adjoint chargé des transports, a été investi par son parti après une primaire en mars. Ian Brossat (PCF), adjoint au logement, souhaite porter le rassemblement de la gauche. Francis Szpiner (LR), sénateur de Paris, a choisi de créer un nouveau groupe politique en opposition à Rachida Dati et a annoncé sa candidature en mars 2025. Enfin, Saïd Benmouffok (Place publique), coordinateur du parti à Paris, a été investi candidat avec l'espoir d'unir la gauche, sans La France insoumise.
Des incertitudes sur certains candidats
Le camp macroniste, encore en quête d'un candidat unique et rassembleur, pourrait voir émerger d'autres figures dans la course municipale. Gabriel Attal et Clément Beaune, tous deux membres du gouvernement, ont déjà exprimé par le passé leur intérêt pour l'Hôtel de Ville. L'annonce est prévue pour le 30 juin.
Qu'en est-il de l'extrême droite ? Longtemps marginalisée à Paris, elle semble aujourd'hui vouloir capitaliser sur sa percée nationale. Thierry Mariani, déjà investi par le Rassemblement national, mènera la campagne, avec l'espoir d'un soutien de Reconquête. Mais des rumeurs évoquent également une possible candidature de Sarah Knafo. De son côté, Marion Maréchal, récemment à la tête de son propre mouvement Identité-Libertés, a reconnu suivre de près l'échéance parisienne. Si leurs chances de conquérir l'Hôtel de Ville restent minces, une union stratégique pourrait toutefois leur permettre de décrocher quelques sièges au Conseil de Paris.
Rachida Dati en tête des premiers sondages
Rachida Dati est pour le moment la grande favorite. Selon un sondage Ifop-Fiducial publié le vendredi 28 mars 2025 pour Le Figaro et Sud Radio, elle recueillerait entre 35 et 37 % des intentions de vote si elle conduisait une liste d'union entre le bloc central et la droite. Des résultats stables, comparables à ceux mesurés lors d'une précédente enquête menée en novembre 2024. Elle devance ainsi ses principaux rivaux : Gabriel Attal, ancien Premier ministre, crédité de 34 %, et Pierre-Yves Bournazel, conseiller Horizons du 18ᵉ arrondissement, qui atteindrait 31 %.
Mais cette avance confortable du bloc central et de la droite pourrait bien être fragilisée par Francis Szpiner. Avec 11 % d'intentions de vote, l'ancien maire du 16e arrondissement ferait chuter Rachida Dati à 30 %. Sa candidature pèserait encore davantage sur les autres figures du centre : Gabriel Attal tomberait à 26 %, et Pierre-Yves Bournazel à 22 %. En dépit des multiples configurations envisagées, la gauche reste à ce stade distancée dans cette enquête menée auprès de 1 039 électeurs inscrits. Une évolution notable toutefois : Emmanuel Grégoire devance désormais Rémi Féraud en tête des prétendants socialistes, avec respectivement 20 % et 19 % d'intentions de vote.
Un changement dans le mode de scrutin ?
Les élections municipales à Paris se dérouleront en mars 2026, à une date précise qui sera fixée par décret. Le scrutin combine les règles du scrutin majoritaire à deux tours et celles du scrutin proportionnel : les électeurs élisent les conseillers municipaux, qui élisent ensuite le maire.
En octobre 2024, des députés macronistes ont déposé une proposition de loi visant à réformer le mode de scrutin à Paris, Lyon et Marseille avant les municipales de 2026. L'Assemblée nationale l'a adoptée en première lecture mercredi 9 avril. Le texte envisage deux scrutins simultanés pour les conseillers municipaux et d'arrondissement. Le premier désignera les conseillers municipaux à l'échelle de toute la ville, ce qui déterminera indirectement l'élection du maire. Le second permettra d'élire les conseillers d'arrondissement ou de secteur. Il est aussi prévu que la prime majoritaire soit réduite à 25% contre 50% actuellement.