Pétition contre le budget 2026 : sept syndicats demandent le retrait des mesures de Bayrou

Pétition contre le budget 2026 : sept syndicats demandent le retrait des mesures de Bayrou Mardi 22 juillet, sept syndicats ont lancé une pétition pour réclamer l'abandon des mesures budgétaires, annoncées une semaine plus tôt par le Premier ministre.

Les grands axes du budget 2026, présentées par François Bayrou le 15 juillet dernier, sont très mal accueillies par les syndicats. Ce mardi 22 juillet, sept organisations syndicales ont lancé une pétition commune sur la plateforme Change.org, comme repéré par le Huffington Post. Intitulée "Budget : les sacrifices pour le monde du travail ça suffit !", elle appelle à "l'abandon immédiat" des mesures prévues par le Premier Ministre.

Dans leur texte, la CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA, FSU, SOLIDAIRES dénoncent une politique budgétaire d'une "brutalité sans précédent". "Après le mouvement social inédit de protestation contre la réforme des retraites, sans tenir compte des aspirations des travailleuses et travailleurs comme de l'évolution du monde du travail, le gouvernement nous annonce à nouveau une litanie de mesures là encore, brutales, injustes et inefficaces", écrivent ils dans la pétition.  

Des mesures "brutales, injustes, inefficaces"

Depuis la mobilisation des gilets jaunes contre la réforme des retraites en 2023, jamais les syndicats ne s'étaient exprimés d'une manière aussi unie. Ils pointent particulièrement la suppression de deux jours fériés, les coupes budgétaires dans le service public, la "remise en cause" du droit du travail, le doublement des franchises médicales ou encore le gel des prestations sociales et celui des salaires des fonctionnaires et contractuelles. Autant de décisions qui, selon eux, font "payer les travailleuses et les travailleurs, les précaires, les retraité·es, les malades".

Face à ces coupes jugées injustes, les syndicats défendent une autre voie. Ils estiment qu'il y des "solutions qui intègrent les plus hauts revenus", à commencer par une contribution accrue des entreprises. Dans la pétition, ils dénoncent les "211 milliards d'euros d'aides publiques" versés chaque année à certaines sociétés, "sans transparence, ni évaluation, et surtout sans conditionner ces aides à l'atteinte de quelconques objectifs en matière d'emploi, de qualité de l'emploi, ni de respect d'ambitions sociales ou environnementales."

Autres "questions à reposer", selon les syndicats : les dividendes "records" versées par les grandes entreprises, "surtout en cas de licenciements ou délocalisations", et "la justice fiscale concernant les hauts revenus qui échappent à toute contribution réelle". "Et tout cela alors que des rapports récents montrent l'indécence de cette situation au vu de l'explosion des inégalités et du nombre dramatique de personnes basculant en dessous du seuil de pauvreté" déplorent ils. 

Plus de 85 000 signatures

Les syndicats estiment que le véritable problème de la dette publique n'est pas la dépense, mais le manque de recettes. Ils appellent donc à "ouvrir la discussion sur la progressivité de la fiscalité, la contribution des hauts revenus ou des patrimoines, et la légitimité de l'optimisation fiscale"

"Pas question que ce soient encore les travailleuses et travailleurs, les demandeurs d'emploi, les jeunes et les retraité·es qui payent la facture, à la fois financièrement, mais aussi dans une flexibilité encore intensifiée !" Dans leur texte, les sept syndicats appellent à "refuser ce musée des horreurs", "défendre ensemble notre modèle social" et la "dignité au travail". Ils disent attendre un projet "respectueux pour le pays, porteur d'espoir et de justice". 

Ce mercredi 23 juillet, la pétition avait déjà réuni plus de 85 000 signatures. Au-delà de la pétition, plusieurs organisations, dont la CFDT, la CGT et Solidaires, font déjà part de leur intention de se mobiliser à la rentrée, sans qu'une date ou un lieu n'ait été fixé.