Vote de confiance, en direct : le calcul de Macron pour Bayrou et... le prochain gouvernement
- Le vote de confiance prévu le 8 septembre à l'Assemblée nationale paraît joué d'avance : la gauche et l'extrême droite ont déjà annoncé qu'elles voteront contre la confiance à François Bayrou.
- Hier, Emmanuel Macron avait pourtant demandé aux hommes fort du bloc central et de LR de se tourner vers toutes les autres forces politiques, sauf LFI et le RN. Le Président a aussi insisté auprès des chefs de partis et de groupe qui soutiennent le gouvernement pour qu'ils votent la confiance le 8 septembre. Non pas pour sauver François Bayrou, dont le sort est scellé, mais pour anticiper la suite. Selon les calculs du président, un nombre de voix trop faible en sa faveur, sous les 210 voix du bloc central et LR fragiliserait davantage le "socle commun". Et cela compromettrait sa légitimité à gouverner lorsqu'il faudra chercher un remplaçant à François Bayrou. Emmanuel Macron souhaite faire le plein de voix le 8 septembre pour afficher l'unité des partis "responsables" et à la "hauteur" de la gravité du moment.
- François Bayrou a d'ailleurs suggéré hier au PS de s'abstenir pour montrer qu'il est un parti digne de gouverner dans une coalition et de faire des compromis.
- Après la chute annoncée de François Bayrou, il faudra nommer un nouveau Premier ministre. Le scénario plaçant une personnalité de centre gauche à Matignon avec le soutien du bloc central, de Liot, de LR et du PS, semble envisagé. La liste des Premier ministrables s'allonge.
12:30 - Après le 8 septembre, il faudra "aller vite" et "chercher un compromis sur budget" prévient Hollande
Après la chute de François Bayrou, il faudra "aller le plus vite possible" pour nommer un nouveau Premier ministre estime le député socialiste François Hollande depuis al foire de Châlons-en-Champagne. Il faudra aussi "chercher un compromis pour le budget" ajoute-t-il estimant que "sans doute ce ne sera ni la politique menée depuis 2017, ni soyons lucide la politique du Nouveau Front populaire". "Il y aura des concessions à faire à ceux qui ne sont pas dans cette majorité pour que ce pays soit gouverné, et qu'il soit gouverné dans la justice".
12:14 - L'autre plan du PS pour peser sur un futur gouvernement
Le PS réclame donc un gouvernement et un Premier ministre de gauche, mais sait que ses demandes ont peu de chances d'êtres entendues : "Faure lui-même pense que ça n’arrivera jamais", a glissé un socialiste à Politico. En coulisses, le parti travaille donc à un autre scénario, celui d'obtenir un compromis avec un nouveau gouvernement du bloc central. Un soutien sans participation comparable à un pacte de non-censure, mais contre lequel il négocierait un "changement d'orientation politique" profitable à la gauche et proche ou fortement inspiré du contre-budget et des propositions du PS. "Il faut faire monter les enchères et jouer le rapport de forces" assure un député socialiste à Politico.
11:42 - Le PS plaide pour un gouvernement de gauche et un pacte de non-censure avec le bloc central
Le PS, qui a planché sur l'après Bayrou, défend un scénario bien précis : il veut voir se former un gouvernement de gauche dirigé par un Premier ministre de gauche. Dans l'idéal, le parti souhaite un chef de gouvernement socialiste - Olivier Faure rappelle d'ailleurs être volontaire - et des ministres "uniquement" socialistes, écologistes ou issus de la société civile selon les précisions d'un cadre du PS à Politico. Une ossature gouvernementale qui laisse peu de place à une coalition, mais tiendrait grâce à "la mansuétude du bloc central" avec lequel il conclurait un pacte de non-censure en échange de compromis sur les textes, et du soutien de toutes les forces de gauche, jusqu'à LFI. Un pari risqué compte tenu des relations glaciales entre les deux partis.
10:56 - "Tant mieux si Wauquiez ne nous censure pas" se réjouit Olivier Faure
Olivier Faure rappelle qu'il n'y avait "pas de suspense, pour personne, ni même pour le Premier ministre qui savait que nous ne changerions pas d'avis" lors du rendez-vous à Matignon. Le patron du PS se questionne sur "comment faire rebondir la France à partir du 8", soutenant au passage l'idée d'un gouvernement de gauche. Il a également salué les propos de Laurent Wauquiez qui a indiqué que LR ne censurerait pas un gouvernement socialiste d'un "tant mieux".
10:46 - François Bayrou invité au 20 Heures de France 2 ce jeudi
François Bayrou vit sa dernière journée de consultation avec les partis politiques avant le vote du confiance, mais il ne semble pas avoir convaincu les oppositions à s'abstenir de voter contre lui... Le RN a décidé de maintenir son vote contre et le PS a prévu de redire au Premier ministre les raisons qui le pousse à renverser le gouvernement. François Bayrou pourra revenir sur ces rendez-vous et leurs conséquences ce soir au journal télévisé de France 2 lors duquel il répondra aux questions de Léa Salamé.
10:35 - LR ne censurera "ni un gouvernement socialiste, ni un gouvernement RN"
Laurent Wauquiez a précisé l'approche de son parti vis-à-vis du vote de confiance, il a aussi évoqué l'après-Bayrou. Tenant à présenter LR comme un parti responsable, il a assuré sur BFMTV-RMC que les élus de droite ne censureraient "ni un gouvernement socialiste, ni un gouvernement RN". Du moins pas par principe. "Nous ne faisons pas partie de ceux qui font tomber des gouvernements dans ce pays", a-t-il ajouté. Reste qu'avant de parler de gouvernement, il faut trouver un Premier ministre. Une décision qui revient à Emmanuel Macron, mais pour laquelle le député de Haute-Loire invite à trouver "une feuille de route, un pacte de gouvernement" avant de nommer une personnalité sans concertation : "La question c'est pas de faire un chèque en blanc à une personne, c'est de se demander ce qu'on est prêt à faire ensemble", juge Laurent Wauquiez.
10:21 - "Un grand nombre de députés LR ne voteront pas" la confiance met en garde Wauquiez
Si Laurent Wauquiez a annoncé personnellement qu'il votera la confiance à François Bayrou "sans enthousiasme", il a confirmé que cette position ne faisait pas l'unanimité au sein des députés LR. "Pour un grand nombre de députés LR il y a un gros problème pour le vote du 8" a-t-il déclaré sur BFMTV après avoir exprimé la déception du parti après son rendez-vous avec le Premier ministre mardi dernier. "Ce qui se passe, c'est le sentiment que ce sont toujours les mêmes qui paient" explique-t-il ajoutant que "si cette voix de la France qui travaille n'est pas entendue, un grand nombre de députés ne voteront pas" la confiance.
10:20 - Le PS soutient que son contre-budget et plus juste que celui de Bayrou
Après un rendez-vous d'une heure avec François Bayrou, le patron du PS et les chefs de groupe au Parlement ont quitté Matignon sans trouver d'accord avec le Premier ministre. "Il savait très bien que nous ne changerions pas d'avis", a déclaré Olivier Faure qui a rappelé avoir le regard tournée vers l'après-8 septembre et plaider pour un gouvernement de gauche. Si le PS a reconnu le diagnostic de François Bayrou sur une "dette publique devenue insupportable", mais estime que le contre-budget du PS fait mieux que les propositions du gouvernement en allant chercher l'argent "dans la poche de ceux qui ont beaucoup profité des huit dernières années".
10:14 - Laurent Wauquiez votera la confiance à François Bayrou
Le président du groupe Droite républicaine à l'Assemblée nationale, Laurent Wauquiez, était invité ce matin de la matinale de RMC-BFMTV. Il a fait savoir qu'il accorderait son soutien au Premier minsitre le 8 septembre. "Je voterai (la confiance, NDLR) sans enthousiasme, mais par esprit de responsabilité. Parce que je ne veux pas mêler mes votes à La France insoumise et que je considère que la période actuelle d'instabilité politique est catastrophique pour notre pays". Laurent Wauquiez souhaite 'qu'on donne un minimum de stabilité au pays", mais sans être pour autant "très enthousiaste".
03/09/25 - 22:18 - Glucksmann, exclut toute union avec LFI en cas de nouvelles législatives après le vote de confiance
Le vote de confiance à François Bayrou rebat les cartes. Sa chute est annoncée. Que se passera-t-il ensuite ? Un nouveau Premier ministre ? Ou la dissolution de l'Assemblée nationale ? Les différents partis politiques se préparent à toutes les éventualités, et Raphaël Glucksmann s'est déjà positionné. Dans un entretien à Libération, le leader de Place Publique a assuré qu'en cas de législatives, il exclut toute union avec LFI, même dans les circonscriptions où le RN pourrait l'emporter. Pour lui, "pousser un candidat LFI est le plus beau cadeau à leur faire ! Plus il y a de deuxième tour LFI-RN, plus il y a de chances d’avoir des RN à l’Assemblée nationale".
Il ne souhaite pas répéter le scénario de l'été 2024, quand la gauche s'est unie dans le Nouveau Front populaire (NFP). "Nous ne reproduirons pas la même stratégie décidée alors dans la hâte."
03/09/25 - 19:55 - Le groupe LIOT appelle à former un gouvernement d'"union républicaine" après la chute de Bayrou
Le groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (LIOT) a été reçu ce mercredi à Matignon par François Bayrou dans le cadre de ses consultations en vue du vote de confiance du 8 septembre prochain. Le parti, dont une majorité de députés ne votera pas la confiance du Premier ministre, a appelé les autres groupes, "hors extrême", à former une "union républicaine" dès le lendemain du vote, qui devrait acter la chute du gouvernement actuel. LIOT demande également à Emmanuel Macron de nommer un Premier ministre "de compromis" pour succéder à François Bayrou, rapporte le journaliste Thibault Petit de TF1-LCI, citant des "sources parlementaires". Un nouveau locataire de Matignon qui n'aurait jamais fait partie de l'entourage du président, pour qu'il ne soit "pas comptable du bilan des huit dernières années".
Reçu à Matignon, le groupe parlementaire centriste LIOT va appeler tous les groupes « hors extrêmes » à former une « union républicaine » au lendemain du 8 septembre et demande à Emmanuel Macron de nommer un Premier ministre « de compromis ».
— Thibault Petit (@Thibptt) September 3, 2025
(Sources parlementaires à TF1-LCI)
03/09/25 - 18:33 - Eric Ciotti confirme que l'UDR ne votera pas la confiance en François Bayrou
Eric Ciotti, président de l'Union des Droites pour la République, a été reçu cet après-midi par François Bayrou à Matignon, dans le cadre des consultations que le Premier ministre mène en vue du vote de confiance du 8 septembre. L'homme politique proche du RN a réitéré ne pas lui donner sa confiance. "Au delà du sujet budgétaire, qui est un sujet grave, lourd, important, nous ne voterons pas la confiance à François Bayrou et Emmanuel Macron pour l'ensemble de leur œuvre", a-t-il déclaré.