Coronavirus en Ile-de-France, à Paris, dans le Grand-Est... Les dernières données par région
Le coronavirus poursuit sa progression en France. Malgré quelques chiffres en baisse hier à l'échelle nationale, l'Ile-de-France et les alentours de Paris sont sur le point de subir le plus grosse vague de l'épidémie dans les prochains jours. Le point par région...
Qu'on ne s'y trompe pas. Si le nombre d'hospitalisations, de cas en réanimation et même de décès était en baisse hier, l'épidémie de coronavirus est encore loin d'être terminée dans le pays. On comptait alors ce jeudi 2 avril au soir près de 6400 personnes dans un état grave, nécessitant des soins en en réanimation, soit 382 de plus en un jour. Une tendance qui connaît une esquisse de ralentissement depuis lundi, mais que Jérôme Salomon, Directeur général de la Santé prend avec beaucoup de prudence. "Dans les deux ou trois jours qui viennent, on espère une moindre pression sur les services de réanimation", a-t-il déclaré lors de son point quotidien, estimant qu'une "première évaluation en fin de semaine" permettra de commencer à mesurer l'impact du confinement entré en vigueur depuis le 17 mars. Il s'est néanmoins gardé de tout excès d'optimisme.
Signe que la fin de l'épidémie de coronavirus est encore loin, Emmanuel Macron s'est entretenu avec les membres du Conseil scientifique sur le Covid-19 qui n'ont pas changé d'un iota leur position sur le confinement instauré depuis près de trois semaines dans le pays. Alors que la question du déconfinement commence à être analysée de près, ces derniers ont estimé que le confinement pourrait durer jusqu'à six semaines au moins. Avec 4500 morts selon le dernier bilan établi ce jeudi 2 avril - et même 5387 décès si on y ajoute les données des Ehpad, remontées pour la première fois ce jeudi -, le pic de l'épidémie n'est donc pas encore atteint au niveau national. Il n'est pas non lus atteint en région où il est attendu la semaine prochaine voire à la fin du mois d'avril pour celles qui ont été touchées en premier, comme la région Grand-Est ou l'Ile-de-France. Pour les autres, l'inconnue reste importante.
Carte du coronavirus par région
Paris et Ile-de-France
La situation en Ile de France attire tous les regards en cette fin de semaine. Dans la région Ile-de-France, le nombre de personnes hospitalisées selon les dernières données disponibles est de 10 273 patients. 2301 d'entre-eux sont en réanimation. 1571 personnes sont mortes du coronavirus et 3887 sont sorties d'affaire au niveau régional. C'est Paris qui compte logiquement le plus d'hospitalisations avec 2838 personnes dans les établissements de la capitale, dont 782 en réanimation. 455 personnes sont mortes du coronavirus et 954 sont sorties guéries de l'hôpital. Selon le Parisien qui a pu avoir accès à un document de l'Assistance publique des hôpitaux de Paris (AP-HP), l'Île-de-France atteindrait son pic "vers le 6 avril". La région capitale est désormais la région la plus touchée par le coronavirus, les services de réanimation y sont saturés.
Pour faire face à la vague qui s'annonce, l'ouverture "d'un plateau ultra moderne" à l'hôpital Henri-Mondor "courant avril", permettant d'accueillir "86 patients supplémentaires" a été annoncée par l'Agence régionale de Santé. La préfecture de police de Paris a annoncé aussi cette semaine qu'un bâtiment du marché de gros de Rungis allait être transformé en funérarium "de grande capacité" pour accueillir les cercueils de victimes. Après d'autres présidents de région, la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse (ex-LR) a par ailleurs fait part de la difficulté rencontrée au sujet de l'approvisionnement en masques. Elle a assuré avoir vu un chargement de masques lui échapper en Chine au profit d'Américains qui avaient "surenchéri" pour l'obtenir. Les vacances de Pâques commencent vendredi pour la Zone C ce vendredi soir, zone comprenant les académies de Paris, Créteil et Versailles. Mais "il ne doit pas y avoir de départs en vacances dans les jours qui viennent ont prévenu Christophe Castaner et Eduard Philippe (chiffres : ARS Ile-de-France).
Grand-Est
Alors que l'épidémie de coronavirus a commencé dans le Grand-Est et s'est lourdement intensifiée ces dernières semaines, il est probable que le pic de l'épidémie y soit atteint bien après l'Ile-de-France. C'est en tout cas ce que rapporte France Bleu Alsace qui tient cette information de l'Agence régionale de santé. Le pic de l'épidémie de coronavirus sera atteint au plus le tard le 25 avril dans cette région, selon l'ARS, qui précise que selon les modèles ce pic se situera "entre le 10 et 25 avril." "Nous voyons une lueur au fond du tunnel", a déclaré le directeur Christophe Lannelongue, directeur de l'ARS lors d'un point presse de vendredi. Pour l'heure, la région Grand-Est, compte 4657 patients hospitalisés, dont 949 en réanimation. 1178 personnes sont mortes du coronavirus et 2227 sont considérées comme guéries. L'agence régionale de santé a par ailleurs indiqué avoir enregistré 570 décès en Ehpad.
Le département du Haut-Rhin est le plus touché avec 1105 patients hospitalisés, 161 patients dans un état grave nécessitant un transfert en service de réanimation, et 418 morts. Le Bas-Rhin arive juste derrière avec 1037 hospitalisations, 272 réanimations, 224 personnes décédées. Le nombre de décès est aussi très élevé dans les Vosges où il atteint une centaine de patients pour 266 hospitalisés, 43 en réanimation.
Si elles s'intensifient en Ile-de-France, la majorité des 439 évacuations réalisées depuis le 18 mars vers des régions moins exposées et des pays limitrophes (Allemagne, Autriche, Suisse et Luxembourg) viennent du Grand-Est à ce jour.
Auvergne-Rhône-Alpes
Dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, le nombre de personnes hospitalisées est de 2706 patients selon le dernier bilan de l'Agence régionale de Santé. 700 d'entre-eux sont en réanimation. 404 personnes sont mortes du coronavirus dans la région et 1374 sont sorties d'affaire. Le département du Rhône est le plus touché avec 1138 patients hospitalisés et 264 patients sont dans un état grave nécessitant des soins de réanimation. Le Rhône compte à ce jour 173 personnes décédées du coronavirus et 454 guéries. La Loire, avec 435 patients hospitalisés et 62 morts et la Haute-Savoie avec 254 hospitalisations et 46 décès sont aussi fortement impactés.
Plusieurs signes encourageants sont malgré tout à prendre dans cette région, la troisième la plus touchée, même si elle est loin derrière le Grand-Est et l'Ile-de-France indique 20 Minutes. L'Auvergne-Rhône-Alpes compte notamment un nombre croissant de personnes considérées comme guéries et rentrées chez elles après un passage à l'hôpital. Les retours à domicile comptabilisés dans la région sont aujourd'hui trois fois plus importants qu'il y a une semaine. Même dans une ville comme Lyon, les hospitalisations auraient tendance à se stabiliser indique le quotidien gratuit.
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Provence-Alpes-Côte-d'Azur
65 personnes sont décédées du Covid-19 région PACA depuis le 1er mars dernier. Au 29 mars, 250 personnes étaient placés en réanimation ou en soins intensifs dans des établissements hospitaliers sur plus de 1000 patients hospitalisés. Plus de 4000 personnes ont été testées positives au Covid-19 dans la région depuis le début de l'épidémie. Plusieurs villes comme Cannes ou Nice ont effectué des campagnes de décontamination en ville ces derniers jours. Dans les environs de Nice, la commune de Falicon au Mont-Chauve s'apprête à accueillir un centre d'accueil pour SDF contaminés par le coronavirus dans un centre qui sert de résidence-vacances l'été, note Nice-Matin.
A Marseille, le personnel médical de l'hôpital nord a fait appel aux dons, rapporte France Bleu Provence. "Nous avons l'impression d'être de la chair à canon", souligne un communiqué du personnel."Particuliers ou entreprises du BTP, du secteur automobile, tatoueurs , esthéticiennes... si vous possédez des masques FFP2, chirurgicaux, solution hydro-alcoolique, gants, visières, blouses, lunettes de protection, sans en avoir besoin, merci de nous en faire dons", est-il précisé. Pour adresser vos dons, deux numéros du secrétariat du service sont indiqué : 04 91 96 58 36 ou le 04 91 96 86 50.
Hauts-de-France
L'Oise a monopolisé l'attention au début de l'épidémie en étant l'un des premiers foyers de contamination, les fameux "clusters". Fin mars, l'épidémie de Covid-19 s'est propagée dans l'ensemble de la région Hauts de France. Le dernier rapport de l'ARS donne le chiffre de 211 décès depuis le 1er mars dernier alors que 348 personnes étaient placées en réanimation : 34 dans l'Aisne, 157 dans le Nord, 49 dans l'Oise, 58 dans le Pas de Calais et 50 dans la Somme. L'ARS ne donne plus de chiffres au niveau départemental concernant le nombre de personnes touchées par le Covid-19. " Dans notre région comme dans d'autres, dont Ile-de-France et Grand Est, elle était effectuée au niveau local pour les tout premiers cas, puis départemental, puis régional, explique Pascal Poette, le directeur adjoint des Affaires générales de l'ARS à La Voix du Nord. Le décompte quotidien des personnes décédées reste à ce jour départemental." A Coudekerque-Branche dans le Nord, c'est la contamination de 17 élus à des stades plus ou moins graves de la maladie qui a fait les gros titres ces derniers jours. Tous ces élus avaient tenu des bureaux de vote lors du premier tour des élections municipales, le dimanche 15 mars.
Bourgogne-Franche-Comté
164 personnes sont décédées du coronavirus Covid-19 en Bourgogne-Franche-Comté, indiquait l'ARS le dimanche 29 mars. 217 personnes étaient en réanimation en milieu hospitalier, un bilan qui ne doit pas faire oublier que 549 personnes ont pu guérir et regagner leurs domiciles.. La région contribue au programme Discovery, le programme d'essais cliniques de traitements du coronavius à l'échelle européenne. Des tests de traitements, dont un traitement à l'hydroxychloroquine, sont en cours dans les deux CHU de la région, Besançon et Dijon. "Une attention toute particulière est portée aux établissements médico-sociaux en raison de la vulnérabilité du public qui y est accueilli, personnes âgées ou en situation de handicap", souligne aussi l'ARS qui assure un accompagnement des quelque 400 Ehpad de la région. Parmi eux, 80 établissements, de tous les départements à l'exception de la Nièvre, ont déjà fait part de "difficultés en lien avec la gestion du Covid-19" (Source : ARS Bourgogne-Franche-Comté).
Occitanie
En Occitanie, 227 personnes ont été placées en réanimation selon le bilan transmis par l'ARS le dimanche 29 mars. L'épidémie a coûté la vie à 76 personnes depuis le 1er mars dernier, un chiffre en forte augmentation depuis la fin de semaine dernière alors que la vague épidémique est attendue pour la fin de semaine. La préfecture de l'Hérault a lancé un appel pour trouver des blouses, des charlottes, des sur-chaussures, des gants ou des lunettes de protection et, bien sûr, des masques, a indiqué France Bleu Occitanie en fin de semaine dernière (Source : ARS Occitanie).
Nouvelle-Aquitaine
En Nouvelle-Aquitaine, on comptait au dimanche 29 mars au soir 160 hospitalisations en réanimation ou soins intensifs et 58 décès depuis le début de l'épidémie. L'hôpital de Bordeaux a notamment été choisi pour accueillir des malades en provenance du Grand Est, une région débordée par l'afflux de patients ayant besoins de soins intensifs et d'appareils de réanimation. Dans la région, 226 personnes ont pu être soignées et regagner leurs domiciles mais les médecins s'attendent à une semaine difficile avec une vague attendue ces prochains jours. L'ARS alerte également sur les dangers de l'auto-médication après le signalement de plusieurs cas de toxicité cardiaque dans la région suite à la prise d'hydroxychloroquine par des personnes pensant être atteinte du Covid-19. Cette auto-médication a pu avoir des effets graves avec parfois une hospitalisation.
Normandie
L'Agence régionale de santé de Normandie a transmis de nouveaux chiffres à Santé Publique France le dimanche 29 mars. Dans la région, 122 personnes étaient placées en soins intensifs ou réanimation alors que le bilan de l'épidémie fait état de 32 décès. Plus de 100 personnes ont pu être soignées et regagner leurs domiciles suite à des traitements. 1105 personnes ont été testées positives au Covid-19 depuis le début de l'épidémie en Normandie, 90 de plus que la veille. Le confinement affecte plusieurs services, dont le ramassage des déchets dans de nombreuses communes, note France Bleu Normandie en ce début de semaine qui rappelle que des centres de tri ont fermé. A Forges les Eaux, commune qui a déjà mis en place un couvre-feu, une solution radicale a été instaurée : la décontamination des rues deux fois par semaine par le biais d'une pulvérisation d'eau javellisée. (Source : ARS Normandie)
Bretagne
Plutôt épargnée par la première vague d'épidémie, la Bretagne résistera-t-elle encore cette semaine ? Selon le bilan de l'ARS le dimanche 29 mars, 57 personnes ont été placées en réanimation ou en soins intensifs dans les hôpitaux de la région alors que 41 personnes ont perdu la vie. L'ARS de Bretagne compte également 166 retours à domicile. Le 24 mars, six patients du Haut-Rhin, où les unités de réanimation sont saturées, ont été transférés en Bretagne, dans le Finistère au CHU de Brest et au Centre hospitalier de Quimper. L'opération a été organisée avec le service de santé des armées à travers le dispositif "Morphée", un transfert appelé à être renouvelé ces prochains jours.
L'ARS Bretagne a mis en place un dispositif d'appel à volontaires : l'application medGo #RenfortsCovid, destinée aux étudiants, professionnels actifs ou retraités invités à venir en en renfort des établissements de santé et médicaux-sociaux. La région a aussi lancé un appel solidaire aux acteurs économiques bretons via une plateforme numérique pour recenser les offres de service des entreprises (stocks d'équipements de protection individuelle, composants, matériaux...) : www.entreprisesunies‐covid19.bzh. (Source : ARS Bretagne)
Centre-Val-de-Loire
La région Centre Val de Loire comptait 103 personnes placées en réanimation ou soins intensifs au bilan donné le dimanche 29 mars par l'ARS, un chiffre qui a augmenté d'une vingtaine de cas chaque jour en fin de semaine dernière. Si 83 personnes ont pu être soignées et regagner leurs domicile, 39 sont malheureusement décédées du Covid-19 depuis le début de l'épidémie. C'est le Loiret qui inquiète le plus avec 38 personnes en réanimation dimanche 29 mars dans un département qui déplore 8 décès. Le CHRU de Tours et le CHR d'Orléans sont en première ligne pour contenir l'épidémie mais les services hospitaliers de Blois, Bourges, Chartres, Châteauroux, Dreux, Montargis, ou le Pôle Santé Léonard de Vinci à Tours sont aussi mobilisés, note l'ARS. (Source : ARS Centre-Val-de-Loire).
Pays-de-la-Loire
Plûtot épargnée, la région Pays-de-la-Loire "reste encore parmi les régions où l'incidence cumulée est parmi la plus basse de France métropolitaine", rappelle l'Agence régionale de santé dans ses bulletins récents. La région a ainsi pu accueillir des patients venus du Grand Est dans les hôpitaux du Mans ou d'Angers. Selon le bilan transmis le 29 mars dernier, 107 personnes avaient été placées en réanimation ou en soins intensifs dans la région alors que 182 personnes soignées ont pu retrouver leurs domiciles. 47 personnes sont décédées du Covid-19 dans la région depuis le début de l'épidémie. C'est la situation dans les EHPAD qui inquiète puisque l'ARS précisait la semaine dernière que 7 personnes étaient décédées en EHPAD, 4 en Loire-Atlantique, 2 en Mayenne et une en Vendée. 237 résidents sont touchés (confirmés et suspects) ainsi que 87 salariés s'alarme l'agence. (Source : ARS Pays-de-la-Loire).
Corse
En Corse, où le Covid-19 a fait brusquement son apparition début mars, l'ARS donne un bilan de 19 décès depuis le début de l'épidémie. 20 personnes étaient placées en réanimation dimanche 29 mars. Les patients sont hospitalisés au centre hospitalier de Bastia (1 personne en réanimation) et d'Ajaccio (19 personnes en réanimation). 79 personnes ont pu être soignées et quitter l'hôpital depuis le début de l'épidémie. 67 cas sont confirmés en Haute-Corse contre 216 en Corse-du-Sud. Un décès a été confirmé dans un EHPAD le 27 mars dernier. 4 EHPAD sont touchées par le coronavirus pour 9 cas confirmés. (Source : ARS Corse)