Mammographies : elles pourraient être indirectement dangereuses

Mammographies : elles pourraient être indirectement dangereuses UFC-Que choisir pointe du doigt certains dysfonctionnements et inconvénients du dépistage du cancer du sein. Il induirait notamment des traitements parfois inutiles.

Alors que la campagne "Octobre Rose" incite à nouveau les femmes à pratiquer un dépistage du cancer du sein, une étude de UFC-Que choisir relance le débat sur les dangers indirects de la mammographie. L'association met en avant le risque induit par les campagnes de dépistage de surdiagnostics et de traitements inutiles dans certains cas. Certaines petites tumeurs n'évoluent pas toujours vers la maladie d'après le document de UFC-Que choisir, et les traitements décidés par les médecins seraient parfois lourds de conséquences, entrainant radiothérapie, chimiothérapie et ablation du sein.

Selon l'association, "trois épines égratignent le choix éclairé des Françaises : une information partielle et obsolète, des injonctions pressantes et culpabilisantes et des médecins intéressés financièrement". Alain Bazot, le président d'UFC-Que choisir demande que l'indicateur "dépistage du cancer du sein" soit suspendu dans la rémunération à la performance des médecins.

Depuis une dizaine d'années, la polémique enfle sur les risques qu'entrainent les campagnes de dépistage et les surdiagnostics, difficiles à comptabiliser. Selon l'institut national du cancer, le taux de surdiagnostic serait de 5 à 10 %, mais d'autres études font état d'un taux de 40 %.

Les scientifiques ne sont donc pas d'accord entre eux sur la nécessité réelle des campagnes de détection. Des médecins impliqués dans la lutte contre le cancer s'enragent d'ailleurs de l'ampleur de ces polémiques. Le journal Midi Libre rapporte ainsi les propos du professeur Joseph Pujol, président de l'association Montpellier Hérault pour le dépistage du cancer du sein : "On est en train de maximiser un risque qui n'a pas lieu d'être alors que le bénéfice est bien réel. Pourquoi donner la parole à des statisticiens, des personnes qui n'ont jamais vu un malade ? Ça me fout hors de moi !".

La ministre de la santé, Marisol Touraine a rappelé que "le cancer du sein tue, même s'il tue moins". Le dispositif national de prévention a fait chuter de 30 % la mortalité de ce cancer. Et la grande majorité des scientifiques, s'ils admettent les éventuels dangers du dépistage, considèrent que ses bénéfices sont bien nettement supérieurs à ses éventuels et marginaux effets néfastes.

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