Roms, Tsiganes, Gitans : qui sont-ils vraiment ?

Roms, Tsiganes, Gitans : qui sont-ils vraiment ? Le peuple "rom" est un peuple hétérogène qui échappe à une unique définition. Roms, Tsiganes, Gitans... Qui sont ils ? Quelles sont leurs origines ? Quelles sont les différences pour ne pas tout mélanger ? Définitions.

Qui sont vraiment les roms ? En réalité, le terme rassemble sous le même nom divers groupes d'individus ayant pour origine commune le nord-ouest de l'Inde et ayant émigré en Europe et sur le continent américain depuis plusieurs siècles. Toutes ces communautés peuvent être regroupées sous le nom de "Tsiganes" (ou "Tziganes"), mais pour la grande majorité des individus concernés, le terme renvoie à une connotation péjorative.

Le nom "rom" a ainsi été choisi par l'Union Romani Internationale en 1971 pour désigner l'ensemble des populations concernées à des fins de simplification. L'Union européenne et le Conseil de l'Europe ont par la suite repris officiellement ce terme. Le terme "rom" est ainsi le terme générique employé par les Roms eux-mêmes et par plusieurs administrations en Europe. Les historiens rappellent toutefois que les populations ainsi désignées - 10 à 12 millions de personnes en Europe, 6 millions en Union Européenne - se distinguent en trois ensembles principaux :

- Les "Roms", originaires de Roumanie, Bulgarie, Grèce, Slovaquie, Serbie, Hongrie : selon l'association Rom Europe, ils représentent 85 % des Tsiganes européens. Leur arrivée en France s'est faite essentiellement en plusieurs vagues migratoires : d'abord au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, puis dans les années 1970 et enfin à partir des années 1990. S'ils viennent de la même région de l'est de l'Europe, ils n'ont pas la même nationalité, ni forcément les mêmes confessions religieuses, ni le même statut administratif. Il y aurait entre 15 000 et 20 000 Roms en France, dont 85 % de ressortissants européens, essentiellement bulgares et roumains.

- Les "Sintés" et les "Manouches", installés en Italie, en France, en Allemagne, ont quant à eux transité par les régions germanophones. Ils représentent 5 % des Tsiganes européens.

- Les "Gitans" ou "Kalés", vivant en Espagne, au Portugal et dans le Sud de la France. Ils représentent 10 % du peuple tsigane européen.

Il faut noter que certains Gitans et Manouches refusent l'appellation de Roms. Quant aux termes "gens du voyage", il s'agit d'une catégorie administrative, créée par la loi du 3 janvier 1969. Le terme désigne les personnes vivant plus de 6 mois par an en "résidence mobile terrestre". Leur nombre est estimé à près de 400 000 personnes selon la Fédération nationale des associations solidaires d'action avec les Tsiganes. Selon cette association, la quasi-totalité d'entre eux sont de citoyenneté française.

Enfin, le terme de "bohémien" a lui aussi longtemps été utilisé pour désigner les Roms dans leur ensemble. Une référence à la Bohême, région d'Europe centrale que les Roms ont longtemps sillonnée, mais aussi à la "Bohème", école artistique (notamment poétique et littéraire) du XIXe siècle désignant par extension un mode de vie simple et désintéressé, voire insouciant.

EN VIDEO - Le défenseur des droits, Dominique Baudis, accuse le gouvernement de ne pas appliquer une circulaire du 26 août 2012 encadrant le démantèlement des camps de roms :

"Roms : le gouvernement accusé de ne pas appliquer ses propres règles"