Changement d'heure : le passage à l'heure d'hiver, mais à quoi ça sert ?
La France change d'heure encore et toujours en 2024, dans la nuit de ce samedi 26 au dimanche 27 octobre. Cette nuit là, le pays et une bonne partie de l'Europe vont remonter le temps. Car le changement d'heure suit une mécanique très précise. C'est à 3h00 du matin très précisément qu'il faudra reculer les aiguilles de ses horloges puisqu'à cet instant précis, il sera en réalité 2h00. Evidemment, chacun est libre de d'effectuer le réglage quand il veut, la veille au soir ou le matin au réveil, voire remettre ça aux calendes grecques. Si bon nombre d'appareils connectés feront le travail tout seuls, certains équipements comme les fours, les horloges des voitures, votre montre hors de prix ou l'horloge héritée de mamie resteront cependant à l'ancienne heure si vous ne les aidez pas un peu.
Mais pourquoi change-t-on d'heure exactement ? La mesure du changement d'heure a été adoptée dans l'Hexagone au milieu des années 1970, pour des raisons énergétiques et économiques. Le choc pétrolier a notamment incité les pouvoirs publics à instaurer l'heure d'été et d'hiver, afin de réduire les dépenses d'éclairage artificiel en adaptant l'activité (sociale, économique) aux moments les plus lumineux. Le dispositif est devenu européen plusieurs années plus tard pour finalement être régi par une directive depuis les années 1990.
La logique du changement d'heure est la suivante : en changeant d'heure deux fois par an, la France installe les heures durant lesquelles l'éclairage public est le plus sollicité sur les heures où l'ensoleillement reste optimal. Ainsi, à parti du 27 octobre, après le changement d'heure en France, il fera jour plus tôt le matin, ce qui permet à EDF de réaliser des économies d'énergie.
La fin du changement d'heure, faute d'économies suffisantes ?
Selon les derniers chiffres de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (qui remontent à 2022), les économies réalisées en électricité seraient de 351 GWh. Un chiffre qui ne représente que 0,07% de notre consommation d'électricité totale. Et les gains se réduisent sous l'effet de nouvelles technologies plus économes (outils de programmation, ampoules basse consommation etc.). En 1996, le changement d'heure permettait d'économiser d'environ 1 200 GWh et en 2009, il les économies s'élevaient encore à 440 GWh.
La fin du changement d'heure a donc été évoquée par l'Union européenne. Mais ce passage à l'heure d'hiver 2024 pourtant n'est pas le dernier. En mars 2019, après consultation, le Parlement européen a adopté un projet à la majorité pour mettre fin au changement d'heure, mais il ne sera pas mis en place avant plusieurs années. Ledit projet de directive prévoyait une suppression du changement d'heure rapide : pour ce faire, chaque Etat membre devait trancher entre rester à l'heure d'hiver ou rester à l'heure d'été.
Le Parlement européen avait d'ailleurs plaidé pour une coordination entre les Etats membres et la Commission européenne pour que l'application des heures permanentes (d'hiver et d'été) dans les différents pays ne perturbe pas le fonctionnement du marché intérieur. La directive devait être adoptée par le Conseil à la fin 2020, puis transposée par les Etats membres, souligne le site officiel Vie Publique. Mais la crise sanitaire liée au Covid-19, du Brexit, puis les bouleversements occasionnés par la guerre en Ukraine, sans oublier les hésitations des dirigeants européens, ont mis le texte très loin de l'ordre du jour. Ce dernier "ne devrait pas être discuté dans un avenir proche", conclut le site de l'administration française. A bon entendeur.