Attentat déjoué : les quatre mystères de l'affaire

Attentat déjoué : les quatre mystères de l'affaire Le ministère de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a révélé ce mercredi matin qu’un attentat avait été déjoué en France.

[Dernière mise à jour, le 22/04/2015 à 17h11] C’est un attentat qui a été déjoué in extremis. Un étudiant en informatique algérien de 24 ans, soupçonné de vouloir attaquer une ou deux églises, a été arrêté dimanche matin dans le XIIIe arrondissement de Paris, a indiqué le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve. Selon les autorités, il serait également impliqué dans le meurtre d’Aurélie Châtelain, une jeune femme qui a été retrouvée morte à Villejuif (Val-de-Marne) il y a quelques jours. Retour sur l’affaire en trois questions.

Quelles cibles visitait-il ? Selon les premiers éléments de l’enquête dévoilés ce mercredi matin par les autorités, l’homme projetait d’attaquer "de façon imminente" une ou deux églises en France. Le ministre de l’Intérieur a refusé de dévoiler le nom des églises en question, mais elles se trouvaient visiblement en région parisienne. L'homme avait minuté ses actions, estimant le temps dont il disposait avant l'arrivée de la police dans chaque église. Ce qui a fait dire au ministre de l'Intérieur qu'il n'y avait "aucune ambiguïté" quant à ses intentions. 

Comment l’attentat a-t-il été déjoué ? Un peu par hasard. C'est le terroriste présumé lui-même qui s'est manifesté… Ce dernier a appelé le Samu dimanche matin à cause d’une blessure par balle assez sérieuse, qui lui faisait perdre beaucoup de sang. Comme la procédure l’exige en cas de blessure par balle, le Samu a immédiatement averti les services de police. En enquêtant sur cet homme blessé, la police découvre qu’il a déjà entendu en 2014 et en 2015 par les services antiterroristes. Il était signalé comme désireux de partir en Syrie et faisait l'objet d'une fiche de sûreté dite "S". C'est-à-dire que l'homme était surveillé mais pas considéré comme dangereux. Sa voiture et son domicile sont perquisitionnés. On retrouve du matériel de guerre (fusils d'assaut, gilet par balle, armes de poing) et du matériel informatique, qui confirment ses intentions. "On a eu un vrai coup de chance sur ce coup-là", a reconnu au micro de BFM TV Patrice Ribeiro, secrétaire général du syndicat Synergie-Officiers.

Pourquoi s'en est-il pris à Aurélie Châtelain ? Les autorités ont indiqué que cet homme de 24 ans était également impliqué dans le meurtre d’Aurélie Châtelain, une jeune femme de 32 ans qui a été tuée par balle à Villejuif (Val-de-Marne), le 19 avril dernier. L'homme de 24 ans apparaîtrait sur les images de vidéosurveillance des les lieux du meurtre, et son ADN a été identifié dans la voiture où se trouvait la victime. Originaire du Nord, elle était descendue à Paris pour effectuer un stage de pilates. Un meurtre qui reste mystérieux même après l’arrestation du suspect. A-t-elle été victime d’une balle perdue ? Les autorités envisagent le scénario d'un vol de voiture qui aurait mal tourné. Le suspect se serait tiré une balle dans la cuisse par inadvertance durant la tentative.

Qui est ce terroriste présumé ? Selon le Monde, il s'agirait d'un certain Sid A. G. Agé de 24 ans, il serait arrivé en France en 2009, en provenance d'Algérie, dans le cadre d'un regroupement familial. I>télé affirme qu'il logeait dans une chambre d'un foyer étudiant du XIIIe arrondissement de Paris. D'après le quotidien le Monde, il aurait disparu une semaine en Turquie avant de refaire surface. A son retour en France, il aurait été placé en garde à vue, avant d'être relâché sans qu'une information judiciaire ne soit ouverte. Il faisait l'objet d'une fiche "S", ce qui caractérise des individus surveillés, mais pas considérés comme des menaces immédiates. Il y en aurait 3 000 en France, selon un chiffre fourni par le Premier ministre, Manuel Valls, au début de l'année 2015. Le suspect était connu pour ses intentions de partir en Syrie. Il avait été interrogé à ce sujet en 2014 et en 2015 par les autorités. Plusieurs perquisitions ont été menées par les enquêteurs à Saint-Dizier (Haute-Marne), dans le quartier du Vert-Bois, où le suspect revenait le week-end voir sa famille. Selon un enquêteur, une partie de son entourage est acquis à la cause de l'islam radical. Une jeune femme et plusieurs de ses proches ont été interpellés. 
Dans l'après-midi, le procureur de Paris, François Molins, a révélé que le présumé terroriste était en contact avec une personne "pouvant se trouver en Syrie". Il aurait discuté avec cette personne des "modalités de commission d'un attentat", a affirmé le procureur. Le contact syrien lui aurait explicitement demandé de cibler une église, a-t-il poursuivi. François Molins a par ailleurs dévoilé que "des documents en langue arabe évoquant les organisations terroristes Al-Qaïda et l'Etat islamique" avaient été retrouvés au domicile du suspect.

En vidéo - Un homme a été interpellé à Paris. Il projetait de commettre un attentat dans une ou plusieurs églises.

"Un homme interpellé projetait de commettre un attentat : "Un Conseil des ministres totalement..."