Fête des mères 2015 : faut-il encore la souhaiter ?

Fête des mères 2015 : faut-il encore la souhaiter ? Célébrer les mamans durant une journée, est-ce un acte d'amour ou bien est-ce devenu complètement ringard ? En 2015, faut-il vraiment s'accrocher à la fête des mères ?

[Lise à jour le 21/05/2015 à 09h24] Peut-on vraiment dire de ceux qui ne célèbrent pas la fête des mères qu'ils n'aiment pas leur maman ? Alors que la date approche, la presse multiplie les articles pour parler de l'événement, mais aussi pour évoquer l'aspect commercial de cette fête. Comme la Saint-Valentin, Noël, et désormais la fête des pères ou la fête des grands-mères, l'événement a acquis une dimension consumériste irréfutable. Pour certaines associations féministes, la fête des mères incarne également une tradition ancrée dans une représentation caduque de la société, selon laquelle le rôle de mère est valorisé comme un acmée de la féminité. D'aucuns voient dans cette fête une forme de sexisme ordinaire, consistant à valoriser la répartition des rôles sociaux en fonction du genre.

Et si la fête des mères devenait ringarde avec le temps ? Faut-il continuer à offrir un cadeau à sa mère à 30 ou 40 ans ? A moins que les enseignes des magasins ne poussent même les papas à offrir quelque chose à la mère de leur enfant ? Certains avancent l'idée que l'origine de la fête des mères remonte au régime de Vichy et que la célébrer a quelques chose d'assez dérangeant. En réalité, c'est bien la République qui a instauré cette tradition de la fête des mères. Le débat est sans fin. Reste que le plus important est de prendre soin de sa maman tous les jours de l'année, et s'il n'est pas utile de consacrer une seule journée aux mères, une petite attention le 31 mai prochain sera forcément très appréciée. En témoigne un sondage Ipsos Unibail-Rodamco de 2011 : 74 % des mamans se déclarent très déçues si on ne leur souhaite pas... Et 8 sur 10, selon une étude de Maximiles.com parue en 2013, reçoivent un cadeau de fête des mères.

La fête de mères, née dans une République conservatrice

C'est bien dans le cadre de la politique nataliste des années 1920 que la fête des mères est née. A partir de 1920, on célèbre les familles nombreuses dans les municipalités. En 1926, on célèbre la première "journée des mères" nationale, le 20 avril. Si c'est bien le régime de Vichy qui fixera cette "fête des mères" dans le calendrier, c'est la loi du 24 mai 1950 qui crée la fête des mères modernes, disposant que "la République française rend officiellement hommage chaque année aux mères françaises au cours d'une journée". Durant la première moitié du XXe siècle, la politique nataliste ancre dans la société française l'idée que la femme ne s'épanouit comme épouse et citoyenne qu'en étant une bonne mère. L'avortement et la contraception sont interdits et socialement très dévalorisés. Le poids des valeurs traditionnelles, la répartition des rôles sociaux établis par la représentation de "lois naturelles" entre l'homme et la femme, donnent alors aux célébrations de la fête des mères une dimension que d'aucuns qualifieraient de sexiste.