Petra Laszlo : la journaliste qui frappe les migrants a présenté des excuses
[Mis à jour le 11 septembre à 14h09] Petra Laszlo ne travaillera plus pour la chaîne de télévision N1TV. La journaliste a été licenciée pour s'être "comportée de manière inacceptable au point de rassemblement à Röszke" expliquent les responsables du média hongrois. La jeune femme a choqué, mardi 8 septembre, en se montrant des plus belliqueuses face aux migrants qu'elle filmait pour un reportage. Elle n'a pas hésité à donner des coups de pieds à des individus fuyant manifestement la police dans un camp où s'étaient réunis des dizaines de réfugiés.
L'image la plus forte est sans doute celle où la journaliste fait tomber violemment un homme tenant un enfant dans ses bras, tout en continuant à filmer. On la voit également s'en prendre à une fillette, lui donnant un coup de pied dans le tibia. Petra Laszlo serait une militante de droite radicale opposée à l'accueil de réfugiés en Hongrie, selon le site Heavy. La chaîne N1TV est par ailleurs étroitement proche des mouvements d'extrême droite, très influents dans le pays.
Deux partis de l'opposition ont annoncé leur volonté d'entamer une procédure judiciaire contre la jeune femme, pour les violences dont elle s'est rendu coupable. Selon le Guardian, elle risquerait jusqu'à 5 ans de prison.
Petra Laszlo a fini par présenter des excuses
Le Guardian rapporte ce vendredi 11 septembre que la jeune femme a adressé une lettre d'expolication au journal hongrois Magyar Nemzet. Se disant victime d'une "chasse aux sorcières", manifestement troublée par l'indignation suscitée dans l'ensemble de l'Europe pour son attitude, elle donne sa version des faits : "La caméra tournait, des centaines de migrants sont passés à travers le cordon de police, un d'entre eux est arrivé en courant vers moi. J'ai eu peur". Plus loin, elle présente platement ses excuses : "Je ne suis pas une camerawoman sans cœur et raciste et qui frappe les enfants. Je suis juste une mère au chômage avec de jeunes enfants, et j'ai pris une mauvaise décision. Je suis réellement désolée".
Elle ne manifestait auparavant aucun regret
Jusque là, la jeune journaliste avait beau indigner la Terre entière et avoir été remerciée par son employeur, elle se semblait pas s'en soucier le moins du monde. Elle s'était même justifiée sur son compte Facebook, considérant que les centaines de messages qu'elle recevait provenaient à "90% de musulmans qui soutiennent les terroristes de Daesh". Et comme preuve de son esprit brillant, elle signait - très sérieusement - "Heil".
Petra Laszlo "lynchée" sur les réseaux sociaux
Depuis mardi, l'indignation a traversé les frontières hongroises et se manifeste encore aujourd'hui partout en Europe sur les réseaux sociaux. Sur Facebook, un "mur de la honte" a été érigé pour lui "rendre hommage". Sur Twitter, les internautes réagissent, avec humour et dégoût. Parmi les comentaires les plus inspirés, celui ci : "Je suggère d'envoyer #PetraLaszlo faire des croche-pied à Alep, ça lui donnera l'occasion de pratiquer son jeu de jambes, entre les corps". Une internaute s'interroge par ailleurs de l'indifférence des autres journalistes présents.
Quand on voit #PetraLaszlo on se demande pourquoi la Hongrie construit des barrières pour stopper les réfugiés. pic.twitter.com/WbvYLNUfYX
— Le connard 2 service (@Fr3000000) 9 Septembre 2015
Se réveiller & être choqué après avoir vu la vidéo de ce qu'à fait la journaliste #PetraLaszlo ... Ds quel monde vivons-nous? #indignée
— Margaux Galliou-Loko (@Gauxmar8) 9 Septembre 2015
Un "mur de la honte" sur Facebook, contre Lazlo Petra, la journaliste qui a agressé des migrants https://t.co/R7U2okjvh2
— Jeremy Audouard (@Jeremyaudouard) 9 Septembre 2015
Après le lynchage, élargissons le cadre: #PetraLaszlo est un épiphénomène du nationalisme soutenu et entretenu par #ViktorOrban.
— Marcel Sel (@marcelsel) 9 Septembre 2015
Si #PetraLaszlo cherche du taf', elle devrait faire l'affaire chez Bolloré
— Piedminu (@Piedminu) 8 Septembre 2015
Il y avait beaucoup de journalistes autour de #PetraLaszlo. Ont-ils réagi ? pic.twitter.com/7IBnnw4wMw
— Briclot Sandrine (@sandbriclot) 9 Septembre 2015
J'EXIGE une rencontre entre #Petra Laszlo, cameraman karatéka hongroise, et #RachidaDati. C'est pour une recherche sur les chocs émotionnels
— Tomjez (@Tomjez) 8 Septembre 2015
Je suggère d'envoyer #PetraLaszlo faire des croche-pied à Alep, ça lui donnera l'occasion de pratiquer son jeu de jambes, entre les corps.
— Marwan Muhammad (@Marwan_FX) 9 Septembre 2015
Journaliste pour un média déjà controversé
Si N1TV a jugé l'attitude de son employée "intolérable" avant de la licencier pour mettre fin à la polémique, il n'est pas vraiment étonnant que la jeune femme ait été employée sur cette chaîne hongroise. En Hongrie, ce média s'est déjà fait remarqué pour des dérapapages des plus nauséabonds, comme le rappelle un article très documenté de Slate.fr. A commencer par la diffusion d'un clip hommage à Adolf Hilter pour célébrer "l'homme politique qui a rapidement relancé une Allemagne en ruine", où encore ce papier d'une rare pertinence géopolitique et sociologique sur "les migrants qui essaiemnt dans tous les magasins".