Bizutage à l'internat d'excellence de Montpellier : peut-on parler de viol ?

Bizutage à l'internat d'excellence de Montpellier : peut-on parler de viol ? Plusieurs élèves de l'internat d'excellence de Montpellier ont été entendus par la brigade des mineurs dans une sombre affaire de bizutage. C'est une vidéo qui a permis d'alerter les autorités.

[Mis à jour le 13 octobre 2015 à 20h55] La ville de Montpellier est secouée par une sombre affaire de bizutage. Les faits se seraient produits au sein d'un internat d'excellence. Sur une vidéo, on apercevrait plusieurs garçons de cet établissement en train "d'introduire des crayons dans l'anus d'un de leur camarade", rapporte France Bleu Hérault. Plusieurs de ces élèves ont été entendus par les enquêteurs de la Brigade des mineurs de Montpellier, précise la radio. La scène aurait été filmée avec le téléphone portable de la petite-amie d'un des jeunes. En visionnant les images, l'adolescente aurait aussitôt alerté un professeur.

Peut-on parler de bizutage ou de viol ? La brigade des mineurs enquête sur l'affaire. Si une seule présumée victime a été vue sur la vidéo, d'autres auraient également subi le même acte. Les jeunes interrogés - quatre depuis le 9 octobre - ont affirmé aux enquêteurs qu'ils s'étaient tous essayés à ce bizutage. Tous disent également avoir été consentants au moment de l'acte. Difficile donc de parler de viol pour le parquet qui poursuit son enquête. Selon la proviseure de l'établissement, Anne Mayard, jointe par Metronews, "il ne s'agit pas d'un viol, mais d'un bizutage abusif". Toujours selon elle, "28 garçons actuellement en classe de seconde" seraient concernés par cette affaire.

L'internat d'excellence de Montpellier a ouvert ses portes en 2010 suite à une mesure interministérielle lancée en 2008. Il est destiné à renforcer l'égalité des chances et offre à des élèves qui ne disposent pas d'un environnement social ou familial favorable, la possibilité de réaliser leurs études. L'internat est installé sur un site historique : l'ancienne école militaire supérieure d'administration et de management. Sous ses allures de château, il offre de belles conditions de travail aux élèves qui le fréquentent.

Nicolas Sarkozy, président de la République, en visite à l'internat d'excellence de Montpellier le 28 février 2012. © A. ROBERT/APERCU/SIPA

Le 28 février 2012, Nicolas Sarkozy, président de la République s'était rendu dans cet établissement de Montpellier. C'est lui qui deux ans plus tôt avait créé ce dispositif destiné à accueillir des élèves issus de milieux défavorisés pour leur offrir un meilleur environnement pour réussir. En 2014, un rapport de la Cour des comptes dénonçait le coût élevé de ces structures indiquant que 600 000 euros avaient été dépensés sur ce projet et que le coût moyen d'une place d'internat pour un seul enfant était de 51 400 euros, 100 000 euros sur les sites de Marly-le-Roi et Montpellier.