Droit d'asile en France : les chiffres qui font mal
"En 2013, l'ensemble des dépenses directes de la politique de l'asile s'est élevé à 690 millions d'euros", détaille le bilan de la Cour des comptes. Pour idée, la somme de 690 millions équivaut à environ un cinquième du budget 2015 du programme gouvernemental "Infrastructures et services de transport". Pas grand-chose alors ? Sur ces 690 millions d'euros, 540 millions ont été dépensés, nous dit la Cour, au titre du programme "303" (consacré à l'hébergement), auxquels il convient d'ajouter les dépenses de santé (droits spécifiques ouverts aux demandeurs d'asile comme la CMU ou l'AME) et les frais de scolarisation des enfants "qu'il est difficile d'évaluer avec précision". Problème : la politique du droit d'asile en France semble évoluer façon herbes folles. Tout le long de sa note annuelle, la Cour des comptes pointe un flou artistique... et une augmentation ininterrompue des dépenses synonyme d'inefficacité croissante. Pour découvrir les chiffres édifiants du rapport, cliquez sur l'image ci-dessous.
Principal point noir : des délais de procédure trop longs
Instruction, délais d'examen des recours, chaque étape du parcours administratif du demandeur d'asile s'étire dans le temps. D'après le Gisti, Groupe d'information et de soutien des immigrés, "même la délivrance du certificat de réfugié est souvent très longue : 6, 8 ou même 10 mois après la réponse positive de l’OFPRA.
Une prochaine étape cruciale, donc, dans le cadre de la réforme du droit d'asile amorcée en juillet dernier, revient à mettre en place des "guichets uniques". Ces derniers regrouperont, sur un même lieu, des agents des préfectures pour l'admission au séjour et des agents de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFll) chargés de l'ouverture des droits des demandeurs d'asile et de leur hébergement. Objectif : réduire le délai d'enregistrement des demandes d'asile en le ramenant à trois jours au lieu des plusieurs mois qu'il atteint régulièrement.