St Denis : interpellations, explosion, morts et blessés... Le bilan de l'assaut

St Denis : interpellations, explosion, morts et blessés... Le bilan de l'assaut ST DENIS - L'assaut est terminé. Il a été donné ce matin par le RAID contre plusieurs terroristes retranchés dans un appartement de Saint-Denis, dont peut-être Abdelhamid Abaaoud. L'opération a fait plusieurs morts du côté des terroristes, des blessés parmi les forces de l'ordre.

[Mis à jour le 18 novembre 2015 à 12h48] Attentats de Paris / Saint-Denis - L'opération de Saint-Denis a permis d'interpeller sept individus. Une opération majeure, qui a mobilisé un très important dispositif de police et des forces spéciales (110 personnes au total), et paralysé l'ensemble du centre-ville. Deux terroristes ont été tués, a affirmé à la mi-journée le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, sur place. Le procureur de Paris, qui l'a accompagné, a donné davantage de détails : "Trois personnes qui se trouvaient dans l'appartement" ont été arrêtées ; "une jeune femme qui est en cours d'identification" s'est suicidée en activant une ceinture d'explosifs. Un troisième terroriste a été "retrouvé mort à la fin de l'opération, atteint par des projectiles". Enfin, deux autres personnes ont été interpellées, elles étaient "cachées dans les gravats". Du côté des forces de l'ordre, cinq membres du Raid sont légèrement blessés.

Le ministère de l'Intérieur et le procureur de Paris ont fait savoir que l'identification de toutes les personnes interpellées ou décédées était en cours. On ne sait pas si Abdelhamid Abaaoud fait partie des individus décédés ou arrêtés.

L'opération a été pensée pour être réalisée en deux étapes : l'assaut en lui-même, très violent, dans deux appartements de la rue du Corbillon, en plein centre-ville. Après la charge, qui a permis d'arrêter les premiers individus ciblées, la seconde étape est dite de "ratissage". Celle-ci est également terminée. Désormais, le quartier est sécurisé.

1ere étape à St Denis : l'assaut, extrêmement violent

Difficile pour l'instant de connaitre avec précision le déroulé exact de l'opération menée tôt ce matin. Mais l'assaut donné par le RAID à Saint-Denis, où plusieurs terroristes "en lien direct avec les attentats de Paris" étaient retranchés, semble avoir provoqué un véritable déferlement de violence. Les terroristes, dont pourrait faire partie le cerveau de l'opération de vendredi soir, Abdelhamid Abaaoud, auraient été localisés par les forces de l'ordre dans la nuit, après le témoignage d'un riverain. Un important dispositif s'est rendu sur place. Une fusillade nourrie aurait commencé vers 4h30, en plein centre de Saint-Denis, rue du Corbillon, entre l'hôtel de ville et la basilique.

Les établissements scolaires ont été fermés dans le centre-ville. France Info parlait durant l'opération d'un "état de siège" et indique encore que "près de 15 000 personnes sont confinées chez elles" dans le périmètre de sécurité.

En vidéo - L'assaut mené a été très violent :

"Assaut à Saint-Denis : "D'autres opérations sont en cours ailleurs" pour interpeller d'autres..."

Le RAID aurait envoyé un chien vers l'appartement au début de l'opération. L'animal a été abattu par les forcenés. Le combat aurait ensuite duré plusieurs heures avec plusieurs séquences de tirs "en rafale" et des explosions, entrecoupées de longues pauses. Selon les premiers éléments, l'assaut se serait terminé peu après 9 heures, mais l'opération serait encore en cours. Le bilan fait était de deux morts parmi les terroristes retranchés dont une femme, une kamikaze, qui aurait déclenché sa ceinture d'explosifs face aux hommes du RAID. Aucun civil n'a été tué selon une source policière qui l'affirme au Figaro. Autre preuve s'il en fallait de la violence de l'opération : la police nationale indique que cinq hommes du RAID ont été blessés lors de l'opération. BFM a montré un homme de la BRI qui sortait de l'immeuble peu avant 11h, blessé au pied et à la jambe et pris en charge par la Croix Rouge.

Les témoignages des riverains du 46 rue de la République, à Saint-Denis, sont particulièrement marquants. France Info a donné la parole à une habitante de l'immeuble visé, parlant de nombreuses déflagrations et de trous dans son plafond. Dans l'Obs, les habitants d'un immeuble mitoyen évoquent des scènes d'apocalypse. "La terre a bougé, c'était comme des bombes", raconte une habitante qui décrit des combats "à fond" pendant une demi heure, des gens qui courent sur le toit. Après avoir passé un long moment plaquée au sol, sur le ventre, elle a été contrainte de rester confinée chez elle avec ses enfants malgré des vomissements. Plus loin, on parle d'une explosion, "qui a fait trembler la terre entière".

Bilan à St Denis : sept interpellés et deux morts

La chaîne iTélé indique que 7 interpellations ont eu lieu, dont 3 terroristes et 4 suspect, l'information a été confirmée vers 11 heures. Le ministère de l'Intérieur affirme par ailleurs qu'aucun suspect n'est en fuite. La police recherche cependant toujours Salah Abdeslam, le fugitif recherché depuis samedi par les forces de l'ordre pour son implication dans les attentats de Paris.

L'homme qui était "la cible" de l'opération selon les premiers éléments livrés ce matin par les forces de l'ordre est Abdelhamid Abaaoud, l'organisateur présumé des attentats de vendredi soir. Impossible en revanche de savoir pour l'instant s'il se trouvait dans l'appartement au début de la confrontation. L'individu agirait donc depuis la France, alors qu'il fait l'objet d'un mandat d'arrêt. Il aurait donc réussi à revenir à Paris depuis la Syrie sans avoir été arrêté.

Parmi les interpellés, en garde à vue,  un homme qui serait l'habitant de l'appartement visé. Il dit avoir hébergé deux personnes "qui venaient de Belgique", à la demande d'amis.

Les policiers du Raid ont interpellé 7 individus © SIPA

2e étape : le "ratissage" et la sécurisation

L'assaut est terminé, mais "l'opération de sécurisation est toujours en cours" selon les forces de police. La sécurisation du quartier peut prendre encore du temps, Le RAID vérifierait l'appartement avec un robot détecteur d'explosif. Selon une source du ministère de la Justice interrogée par Le Figaro, "les forces de l'ordre ont vite progressé" et "sont en train d'avancer et de sécuriser les lieux". La police a déployé une grande tente. Il pourrait s'agir de l'installation d'un PC.

Dans la journée, les équipes de la police technique et scientifique vont prendre le relai pour procéder aux analyses des pièces de l'appartement. Une étape cruciale dans l'avancée de l'enquête.

Une opération conjointe SDAT-BRI-RAID

C'est la sous-direction antiterroriste de la direction centrale de la police judiciaire (SDAT) qui a piloté l'opération dès les premières heures de la matinée avec en appui la BRI, "qui a mené l'enquête et déclenché l'opération", selon les sources policières. Le RAID a ensuite pris le relais pour entrer dans l'immeuble.