Instituteur agressé à Aubervilliers : quelles sanctions après son mensonge ?

Cet enseignant d'une école maternelle d'Aubervilliers affirmait avoir été agressé et blessé au cutter par un homme qui avait invoqué Daech. Il s'est finalement rétracté.

C'est dans l'après-midi, lundi 14 décembre, qu'on apprenait que l'enseignant qui assurait avoir été agressé dans sa classe par un homme se réclamant de Daech à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) avait en réalité tout inventé.  

Selon l'article 434-26 du code pénal, cité par le Huffington Post, l'enseignant encourt six mois d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende pour avoir "dénoncé mensongèrement à l'autorité judiciaire ou administrative des faits constitutifs d'un crime ou d'un délit qui ont exposé les autorités judiciaires à d'inutiles recherches". 

VIDEO. Instituteur "agressé" à l'arme blanche à Aubervilliers : il admet avoir tout inventé

L'enseignant de l'école maternelle Jean-Perrin à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) a lui-même donné l'alerte tôt dans la matinée. Il soutenait avoir été la cible d'un agresseur qui se réclamait de l'État islamique alors qu'il préparait sa classe avant l'arrivée des petits élèves. L'instituteur livre de nombreux détails : l'agresseur était ganté, cagoulé et portait une combinaison de peintre et des chaussures militaires. Il se serait muni d'un cutter avant de se ruer sur l'enseignant. Selon le parquet de Bobigny, l'homme a lancé : "C'est Daesh, c'est un avertissement". Blessé superficiellement au flanc et à la gorge, le pronostic vital de l'homme de 45 ans n'était pas engagé.  

L'enquête a été confiée dans la matinée au parquet antiterroriste. En fuite, l'agresseur était recherché par de nombreux policiers dépêchés sur place. Même la ministre Najat Vallad-Belkacem s'y était rendue pour rassurer la population. Sur place, elle dénonce un acte d'une grande gravité et assure : "nous allons renforcer la sécurité dans cet établissement et autour". 

Après avoir été hospitalisé à Lariboisière, l'enseignant craque et affirme avoir tout inventé. L'homme avoue s'être auto-mutilé. La police essaie encore de connaître les motivations de ce mensonge. Mardi 15 décembre, les élèves seront accueillis dans leur classe par un enseignant remplaçant.