Mort cérébrale, mort clinique : de quoi s'agit-il ?

Mort cérébrale, mort clinique : de quoi s'agit-il ? Depuis ce vendredi matin, les médias parlent d'une personne qui serait en état de "mort cérébrale" ou de "mort clinique" après un essai thérapeutique. Deux termes qui ne veulent pas du tout dire la même chose.

[Mis à jour le 15 janvier 2016 à 15h06] On apprenait ce vendredi qu'un essai thérapeutique aurait mal tourné à Rennes. Suite à l'absorption d'une molécule d'un laboratoire privé qui serait Biotrial selon plusieurs médias, quatre personnes seraient dans un état grave. Une autre serait dans un état de "mort clinique" ou de "mort cérébrale". Depuis ce matin, ces deux termes sont utilisés indistinctement par les médias. Ils recouvrent pourtant deux réalités différentes. La mort clinique peut être un état simplement temporaire et réversible grâce aux techniques de réanimation. Trois critères permettent de définir cette mort apparente : l'absence d'activité musculaire spontanée, de respiration et de réflexe.

La mort cérébrale est bien différente de la mort clinique. Dans ce cas, le cerveau n'a plus aucune activité. Certains organes peuvent encore fonctionner, en général maintenus en fonction par une ventilation artificielle, mais sont amenés à mourir avec la cessation de ces mesures. La mort cérébrale peut être prononcée après que deux médecins ont vérifié que le patient ne répondait plus à la douleur, que les pupilles étaient immobiles et que les réflexes ne fonctionnaient plus. L'électroencéphalogramme doit aussi être totalement plat.

La mort, au sens légal

Légalement, la mort est définie dans le code de la santé publique par trois critères qui doivent être "simultanément" constatés : "l'absence totale de conscience et d'activité motrice spontané", "l'abolition de tous les réflexes du tronc cérébral" et "l'absence totale de ventilation spontanée". La loi demande également que soient effectués certains tests afin de prouver la destruction du cerveau de la personne. Ainsi, les médecins doivent, soit réaliser "deux électroencéphalogrammes nuls et aréactifs effectués à un intervalle minimal de quatre heures" et durant chacun trente minutes, soit "une angiographie (une photo du système vasculaire, ndlr) objectivant l'arrêt de la circulation encéphalique".

Ces questions sont cruciales lorsqu'un individu a déclaré vouloir donner ses organes après sa mort. Selon la loi, les médecins peuvent procéder au prélèvement des organes lorsque le patient est déclaré comme mort au vu des critères précités. Afin de procéder à l'opération, son activité cardiaque et respiratoire est maintenue artificiellement après le décès. Le CHU de Toulouse précise que si le coeur du donneur est arêté - ne permettant pas l'oxygénation des autres organes -, seul un prélèvement de la cornée peut être effectué.