Fessée : pourquoi l'ONU demande à la France de l'interdire ?
[Mis à jour le 5 février à 23h45] L'ONU souhaite que la France revoit sa réglementation à propos de l'interdiction de la fessée. Cette recommandation fait suite à l'examen de la France par les instances de l'ONU qui a eu lieu à la mi-janvier. Le rapport est paru jeudi 4 février. "Les châtiments corporels sont une forme de violence", affirme le comité des droits de l'enfant des Nations unies. C'est pourquoi la fessée doit être interdite dans l'Hexagone.
VIDEO. La fessée, "ça n'a jamais fait de mal à un enfant"
Il s'agit là d'une recommandation non contraignante. Dans son rapport, l'ONU réclame aux autorités françaises "d'interdire expressément les châtiments corporels dans tous les milieux, y compris au sein de la famille, dans les écoles, les garderies et dans les soins alternatifs".
Les Français opposés
Cette réclamation devrait faire réagir de nombreux Français. La fessée fait déjà débat dans l'Hexagone depuis plusieurs mois, voire plusieurs années.
Selon un sondage Ifop réalisé il y a près d'un an pour le Figaro, 70% des Français se disent opposés à l'interdiction de la fessée. L'enquête avait d'ailleurs été réalisée alors que le Conseil de l'Europe venait de lancer son quatrième rappel à l'ordre à l'intention de la France depuis 2003. Il lui reprochait de ne pas avoir encore interdit clairement les châtiments corporels à l'égard des enfants.
Autres recommandations
Par ailleurs, le rapport de l'ONU revient sur d'autres problèmes concernant l'enfance ne France. Il dénonce notamment "les cas de mauvais traitements d'enfants handicapés dans des institutions". Le rapport met notamment l'accent sur la technique du "packing" qui devrait être à son goût interdite. Cette technique consiste à envelopper dans des draps humides et froids les enfants autistes.
Autre problème mis en exergue : la discrimination, particulièrement frappante envers les enfants roms. Si le constat est que la France a fait de nombreux efforts pour s'améliorer sur la question, l'ONU ne peut s'empêché de remarquer "la persistance de la discrimination fondée sur le sexe, l'identité sexuelle, le handicap, l'origine nationale, l'origine sociale et économique ou d'autres motifs".
Enfin, le comité des droits de l'enfant des Nations unies insiste pour que la France prenne "les mesures appropriées pour que l'enfant puisse connaître ses parents biologiques et leurs frères et sœurs", lorsque l'enfant est né sous X. "L'exigence de consentement de la mère biologique à révéler son identité" devrait également être éliminé selon lui.