La demande de libération de Jacqueline Sauvage conditionnelle rejetée
[Mis à jour le 12 août 2016 à 18h01] La demande de libération conditionnelle de Jacqueline Sauvage a finalement été rejetée vendredi 12 août. Sept mois après avoir obtenu une grâce présidentielle partielle, cette femme battue pendant 47 ans par un mari violent, également père incestueux, qu'elle avait abattue de trois balles dans le dos le 10 septembre 2012, reste en prison. À 68 ans, elle avait été condamnée en première instance le 28 octobre 2014 à 10 ans de prison pour avoir tué son époux. Puis de nouveau à 10 ans de prison en appel en décembre 2015, avant d'être finalement partiellement graciée par François Hollande fin janvier/début février 2016.
Alors transférée à la prison de Réau, Jacqueline Sauvage a subi une expertise psychologique et médicale. Cette dernière devait déterminer sa "dangerosité" actuelle. Et c'est un "avis défavorable" à sa libération qu'a finalement émis la commission pluridisciplinaire des mesures de sûreté. Même si cet avis n'est que consultatif, ce dernier semble avoir pesé sur la décision du tribunal d'application des peines (TAP) de Melun, en Seine-et-Marne. "Ce qui ressort de la décision, c'est qu'il lui est reproché de ne pas avoir confirmé qu'elle avait finalement choisi de commettre ces faits", ont expliqué Me Nathalie Tomasini et Janine Bonaggiunta, ses avocates. Et d'ajouter : "Il est précisé qu'elle ne peut prétendre vivre à proximité des lieux des faits, dans un environnement qui compte tenu des soutiens dont elle bénéficie risquerait de la maintenir dans une position victimaire."
Mais le parquet, qui avait requis sa remise en liberté, va faire appel de cette décision. Comme Jacqueline Sauvage, il a 10 jours pour le faire. Cette dernière a donc encore une chance d'obtenir une libération conditionnelle. Mais pendant ce temps là, elle devra rester derrière les barreaux. Un véritable calvaire pour elle, mais également pour sa famille, ses proches et ses nombreux soutiens. Pour rappel, la condamnation de Jacqueline Sauvage avait suscité une véritable vague de mobilisations en début d'année 2016. De nombreux parlementaires et personnalités ainsi qu'une pétition intitulée "Libérez Jacqueline !" et signée par 400 000 personnes avaient soutenu la demande de grâce de ses filles.