Terry Richardson : rattrapé par des accusations d'agressions sexuelles ?
"L'industrie de la mode est entourée de prédateurs qui prospèrent sur le rejet et de la solitude constants que beaucoup d'entre nous ont vécus, à un moment ou à un autre de notre carrière", regrettait le mannequin Christy Turlington, la semaine dernière sur son compte Instagram. Quelques jours plus tard, voici que l'un des hommes les plus puissants de la photographie de mode vient d'être désigné persona non grata chez le groupe de presse Condé Nast, qui édite notamment Vogue, Glamour et GQ. La direction du groupe a envoyé à tous les responsables de ses magazines l'injonction de ne plus travailler avec Terry Richardson. "Tous les shootings qui ont été commandés ou tous les shoots réalisés mais pas encore publiés doivent être supprimés et remplacés par du nouveau contenu", peut-on lire sur ce document.
Coïncidence ? Pour l'heure, on ne connait pas les raisons précises qui ont motivé cette décision. Mais Terry Richardson est régulièrement, depuis des années, l'objet de rumeurs qui font état de comportements inappropriés avec des mannequins, souvent très jeunes. En 2014, des modèles qu'il avait photographiés avaient dénoncé des agissements et des faits pour le moins qualifiables de harcèlement sexuel. Les choses s'étaient accélérées lorsque la mannequin Emma Appleton avait rendu public ce SMS envoyé depuis le téléphone du photographe : "If I can fuck you, I will book you in NY for a shoot for Vogue ("Si je peux coucher avec toi, je t'arrangerai une séance photo à New-York pour Vogue"). Le porte-parole du photographe avait assuré qu'il n'était pas l'auteur de ce message, mais Vogue avait stoppé sa collaboration avec lui... pour quelques mois seulement.
Alors que l'affaire Wenstein a considérablement libéré la parole des femmes travaillant dans l'industrie du cinéma, cette annonce laisse entendre que le photographe n'offre plus toutes les garanties suffisantes pour travailler avec Condé Nast. Reste à savoir si de nouvelles accusations sont à l'origine de la fin de la collaboration entre lui et Condé Nast.