Mort de Cédric Chouviat : pourquoi une deuxième autopsie ? Le point sur l'affaire

Mort de Cédric Chouviat : pourquoi une deuxième autopsie ? Le point sur l'affaire Près de 15 jours après la mort de Cédric Chouviat, les avocats de sa famille vont déposer une nouvelle demande d'autopsie ce vendredi. Le livreur à scooter de 42 ans est décédé le 5 janvier à Paris, des suites d'un contrôle de police musclé.

La famille de Cédric Chouviat continue de réclamer justice après la mort du livreur à scooter survenue le 5 janvier dernier à Paris, à la suite d'une interpellation policière. Ses avocats vont déposer ce vendredi une deuxième demande d'autopsie auprès du juge d'instruction. "Il ne s'agit pas d'une demande de contre-expertise, mais d'une demande de confirmation de la première autopsie. Dans ce genre d'affaire sensible, il s'agit d'éviter de futures possibles contestations des personnes qui seront éventuellement mises en examen", a précisé auprès du Parisien Me Arié Alimi, l'un des conseils de la famille.

Les conclusions du premier examen, pratiqué le 6 janvier, ont mis en évidence une fracture du larynx avec hémorragie interne. Si la cause de cette fracture n'a pas été identifiée dans les résultats, pour Me Alimi cependant, "il ne fait plus de doute que le décès de Cédric [y] est lié directement et exclusivement", a affirmé l'avocat au quotidien. En outre, le rapport de la première autopsie mentionne les problèmes de santé et caractéristiques physiques du livreur, à savoir son taux de cholestérol élevé et son surpoids. Le deuxième examen de sa dépouille vise également à s'assurer "que les recherches ont bien été faites" sur le plan cardiovasculaire", a expliqué Me Alimi au Figaro.

Cédric Chouviat : un contrôle de police qui dégénère

Vendredi 3 janvier, Cédric Chouviat se fait contrôler par quatre agents de police sur le quai Branly, à Paris, pour avoir fait usage de son téléphone portable alors qu'il conduisait son scooter. La situation s'envenime rapidement. Le père de famille de 42 ans s'avance vers les policiers, casque sur la tête, et selon la Préfecture de police de Paris, se montre "irrespectueux et agressif" envers les forces de l'ordre. Les policiers veulent l'interpeller pour "outrage à agent publc", mais Cédric Chouviat résiste. Ils tentent alors de le maîtriser avec une clef d'étranglement, avant de l'immobiliser au sol par un plaquage ventral.

Une vidéo, filmée au téléphone portable par un témoin de la scène, montre Cédric Chouviat continuant à se débattre. Peu après, l'homme fait un malaise cardiaque. Il décède dans la nuit de samedi à dimanche. Les avocats de la famille du livreur annoncent sa mort le 5 janvier lors d'une conférence donnée à Paris au siège de la Ligue des droits de l'homme. Une plainte est déposée pour "violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique ayant entraîné la mort".

Une information judiciaire ouverte pour "homicide involontaire"

Le 7 janvier, le parquet de Paris a ouvert une instruction pour "homicide involontaire" après les résultats de la première autopsie. L'IGPN, la police des polices, a également été saisie. La famille de Cédric Chouviat a été reçue par Christophe Castaner mardi 14 janvier pendant plus d'une heure. À la sortie de cet entretien, la veuve du livreur a expliqué à la presse avoir demandé des comptes au ministre de l'Intérieur concernant le sort des quatre policiers à l'origine de l'interpellation. Pour l'heure, ces derniers n'ont pas été suspendus. Christophe Castaner a cependant promis des "sanctions nécessaires" si l'enquête met en évidence "des fautes".

Les proches de Cédric Chouviat se battent désormais pour que la lumière soit faite sur les circonstances de sa mort. Me Arié Alimi a dénoncé la technique du plaquage ventral, qui aurait dû, selon lui, "disparaître depuis longtemps". "Ça aurait évité la mort de Cédric Chouviat et d'Adama Traoré, mais il n'y pas que le plaquage ventral, il y a aussi la clef d'étranglement. Ces deux techniques d'immobilisation ont causé beaucoup de morts par le passé", a-t-il affirmé.